Épisodes

  • Que sait-on sur "La Joconde de la préhistoire" ?
    Sep 3 2025

    C’est une sculpture minuscule, mais d’une puissance évocatrice immense. La Dame de Brassempouy, surnommée aussi la "Dame à la Capuche", est l’un des plus anciens portraits connus de l’histoire de l’humanité. Sculptée il y a environ 25 000 ans, dans de l’ivoire de mammouth, cette figurine fascine archéologues, historiens de l’art et grand public depuis sa découverte à la fin du XIXe siècle.


    Elle a été mise au jour en 1894, dans la grotte de Brassempouy, dans les Landes (sud-ouest de la France), par Édouard Piette. À l’époque, cette région est un haut lieu de la recherche paléolithique. Ce qui frappe d’emblée les chercheurs, c’est le raffinement de cette statuette de 3,65 cm de haut, représentant un visage humain féminin, chose extrêmement rare pour l’époque.


    En effet, contrairement aux célèbres Vénus préhistoriques comme celles de Willendorf ou de Lespugue, qui exagèrent les formes du corps féminin sans traits faciaux précis, **la Dame de Brassempouy est la seule statuette paléolithique connue à représenter un visage humain individualisé. Elle possède un front, un nez finement dessiné, un menton marqué, et surtout : des yeux absents, qui ajoutent une aura de mystère à cette œuvre unique.


    Mais ce qui intrigue encore plus, c’est ce qui recouvre sa tête : un quadrillage finement incisé. Est-ce une capuche, une coiffe, une tresse, ou une perruque ? Ce détail vestimentaire ou symbolique n’a toujours pas de réponse claire, mais il témoigne d’une maîtrise artistique et technique remarquable pour une œuvre datant du Gravettien, une culture préhistorique du Paléolithique supérieur.


    L’ivoire de mammouth utilisé pour la sculpter, très dur, exigeait des outils en pierre extrêmement aiguisés et un travail patient. Cela prouve que ces artistes du Paléolithique ne se contentaient pas de chasser pour survivre, mais consacraient aussi du temps à l’expression artistique, au symbolisme, voire à une forme de spiritualité.


    Que représentait cette femme ? Une déesse ? Un ancêtre ? Une figure idéalisée ? Aucune certitude, mais la finesse du travail laisse penser qu’elle avait une valeur particulière, peut-être religieuse ou identitaire.


    Aujourd’hui conservée au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, la Dame de Brassempouy reste l’une des plus grandes énigmes de l’art préhistorique. On la surnomme la "Joconde de la préhistoire", non seulement pour sa grâce et son mystère, mais parce qu’elle est l’un des tout premiers témoignages de notre capacité à représenter… l’humain.


    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    2 min
  • Pourquoi la ville de Paris était-elle polluée bien avant les voitures ?
    Sep 2 2025

    Quand on évoque la pollution urbaine, on pense aussitôt aux voitures, aux gaz d’échappement et aux embouteillages. Mais bien avant l’arrivée du moteur à explosion, Paris suffoquait déjà… à cause de ses chevaux. Vers 1900, la capitale comptait environ 80 000 chevaux, utilisés pour le transport des marchandises, des personnes, ou les services publics. Et loin de l’image romantique de la calèche dans les rues pavées, cette omniprésence équine posait un véritable problème sanitaire, environnemental et logistique.


    À cette époque, les chevaux étaient les piliers du système urbain. On les trouvait chez les boulangers, les pompiers, les services postaux, mais aussi dans les fiacres, ancêtres du taxi. Chaque cheval produisait en moyenne 7 à 10 kilos de fumier par jour, soit plus de 600 000 kilos (600 tonnes) de déjections quotidiennes pour l’ensemble de la ville. À cela s’ajoutaient plusieurs litres d’urine par animal, répandus directement sur les pavés.


    Le résultat ? Des rues glissantes, nauséabondes, saturées de mouches. L’air de Paris était chargé d’ammoniac et de bactéries, favorisant la prolifération de maladies respiratoires et intestinales. Des épidémies de typhoïde et de dysenterie étaient régulièrement attribuées à l’insalubrité des rues. Le fumier séché, soulevé par le vent, devenait poussière fine, inhalée par les Parisiens, bien avant le problème des particules fines automobiles.


    Cette situation préoccupait sérieusement les autorités. À la fin du XIXe siècle, Paris engageait plus de 1 500 éboueurs uniquement pour le ramassage du fumier, qui était ensuite vendu aux agriculteurs de la région. Mais la croissance de la ville rendait le système ingérable. Des rapports alarmistes circulaient dans toute l’Europe. À New York, en 1894, on estimait que, si la tendance continuait, la ville serait recouverte de trois mètres de crottin d’ici quelques décennies…


    Ironie de l’histoire : c’est l’automobile, en partie introduite pour résoudre le problème du cheval, qui devint ensuite la nouvelle source majeure de pollution.


    Le passage à la motorisation fut donc, à ses débuts, perçu comme une solution écologique et sanitaire. Les voitures ne laissaient pas de déjections sur la chaussée, ne dégageaient pas d’odeurs pestilentielles, et réduisaient le risque de maladies liées à l’insalubrité urbaine. Ce n’est que plus tard qu’on en comprit les conséquences environnementales à long terme.


    Ainsi, bien avant les pots d’échappement, le crottin de cheval fut le premier grand polluant urbain de l’ère moderne. Une page oubliée de l’histoire de la ville, qui rappelle que la transition écologique n’est jamais simple… ni sans paradoxes.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    2 min
  • Pourquoi les Huns étaient-ils craints en Europe ?
    Sep 1 2025

    Pendant des siècles, rien n’a autant semé la panique en Europe que l’arrivée des Huns. Ces cavaliers venus des steppes d’Asie centrale ont marqué les esprits par leur brutalité, leur rapidité… et leur mystère. Mais qu’est-ce qui rendait les Huns si redoutés au point de devenir un symbole de terreur dans l’imaginaire collectif européen ?


    Apparus en Europe vers la fin du IVe siècle, les Huns franchissent le fleuve Volga aux alentours de l’an 370. En quelques années, leur avancée provoque un effet domino : des peuples germaniques fuient devant eux et se réfugient à l’intérieur des frontières de l’Empire romain. Ce mouvement massif de populations déstabilise tout l’équilibre politique de l’époque et contribue au début de la chute de l’Empire romain d’Occident.


    Mais ce qui rendait les Huns vraiment terrifiants, c’était leur manière de combattre. Ce peuple de nomades des steppes maîtrisait l’art de la guerre à cheval comme aucun autre. Le Hun était littéralement élevé sur une selle, capable de tirer à l’arc en galopant à pleine vitesse, avec une précision redoutable. Leur armement — arcs composites, sabres recourbés, masses — était léger mais efficace, parfaitement adapté à des raids éclairs. Ils apparaissaient sans prévenir, pillaient, tuaient, et disparaissaient dans la steppe avant qu’une armée ennemie ait pu réagir.


    Les chroniqueurs de l’époque — souvent romains ou chrétiens — ont largement noirci leur image. Ils les décrivent comme des barbares inhumains, sales, cruels, défigurés dès l’enfance pour paraître plus effrayants. Bien sûr, ces portraits sont biaisés, mais ils témoignent de l’effet psychologique provoqué par les Huns : ils étaient l’ennemi inconnu, insaisissable, presque surnaturel.


    Leur chef le plus célèbre, Attila, surnommé le « fléau de Dieu », incarna cette peur à son paroxysme. Sous son commandement, les Huns mettent Rome à genoux sans même avoir besoin de la prendre. Entre 440 et 453, Attila fait trembler l’Empire romain d’Orient et d’Occident, exigeant tribut, pillant villes après villes, et imposant sa loi jusqu’aux portes de Paris.


    Mais après la mort d’Attila en 453, l’empire hunnique s’effondre rapidement. Leur puissance reposait en grande partie sur le charisme de leur chef et leur cohésion militaire. Une fois celui-ci disparu, les peuples qu’ils dominaient se soulèvent.


    Les Huns ont disparu de la carte, mais pas de la mémoire. Leur nom reste synonyme de brutalité et de chaos, symbole des forces extérieures capables de faire vaciller un monde pourtant jugé invincible. Voilà pourquoi, des siècles plus tard, le simple mot "Hun" suffit encore à faire frissonner l’Europe.


    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    3 min
  • Pourquoi un génocide en Amazonie est-il resté impuni pendant plus d’un siècle ?
    Aug 31 2025

    C’est l’un des épisodes les plus sombres – et les plus méconnus – de l’histoire coloniale moderne : entre 1879 et 1911, la Peruvian Amazon Company, une entreprise britannique opérant dans la région amazonienne du Pérou, a organisé un véritable système d’esclavage, de torture et d’extermination des populations autochtones. Son but : exploiter à tout prix le latex, l’or blanc de l’époque. À la tête de ce système, un homme : Julio César Arana, commerçant péruvien devenu magnat du caoutchouc… et bourreau impuni.

    Tout commence avec l’explosion mondiale de la demande de caoutchouc naturel, indispensable à la fabrication des pneus, des câbles et des machines industrielles. En Amazonie, la sève de l’hévéa devient une ressource stratégique. Arana fonde alors un empire sur les rives du fleuve Putumayo, aux confins du Pérou, de la Colombie et du Brésil. Mais cette jungle luxuriante est habitée : les peuples indigènes y vivent depuis des millénaires. Pour Arana, ces communautés ne sont pas des partenaires, mais de la main-d'œuvre gratuite.

    Les pratiques de la Peruvian Amazon Company sont d’une brutalité inimaginable. Des tribus entières sont réduites en esclavage, forcées à extraire le latex sous peine de mort. Les travailleurs sont attachés, fouettés, mutilés, parfois brûlés vifs ou décapités. Femmes et enfants sont violés, affamés, utilisés comme monnaie d’échange ou tués pour l’exemple. Selon les rapports de l’époque, 90 % des esclaves meurent au cours de leur "emploi".

    Mais l’histoire ne reste pas entièrement cachée. Dès 1909, des lanceurs d’alerte, comme Roger Casement, diplomate britannique, révèlent l’horreur dans des rapports accablants. Un ancien employé de la compagnie, Walter Hardenburg, publie aussi un témoignage détaillé dans la presse anglaise. L’affaire provoque un scandale international. Le Parlement britannique diligente une enquête ; la presse parle d’un "Congo péruvien", en référence aux atrocités du roi Léopold II au Congo belge.

    Et pourtant… Julio César Arana ne sera jamais puni. Au contraire : il obtient la nationalité britannique, se fait élire sénateur au Pérou, et meurt en homme libre, honoré par une partie de l’élite locale. Aucun procès, aucune réparation, aucun monument pour les victimes. Le Putumayo, théâtre de ce génocide, retombe dans l’oubli.

    Ce silence, longtemps maintenu, commence à se fissurer. Des historiens, des associations indigènes et des documentaires ravivent aujourd’hui cette mémoire effacée. Car comprendre pourquoi ce crime est resté impuni, c’est aussi interroger les liens entre pouvoir économique, silence diplomatique et impunité coloniale. Une leçon d’histoire… et de justice différée.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    3 min
  • Quels sont les liens entre la famille Wagner et le nazisme ?
    Aug 29 2025

    Rediffusion


    Les liens entretenus par Hitler et le nazisme avec le compositeur Richard Wagner et sa famille sont étroits. Pas seulement parce que la musique et les opéras de Wagner, qui parlent de la grandeur de l'Allemagne éternelle, sont les préférés du Führer.


    On connaît l'antisémitisme assez virulent dont faisait preuve le compositeur lui-même. Mais certains membres de sa famille ne sont pas en reste.


    En effet, sa veuve, Cosima, éprouve de la sympathie pour les thèses propagées par le parti national-socialiste. L'une des filles du compositeur, Eva, épouse l'essayiste anglais Houston Stewart Chamberlain, qui se fait le chantre du racisme et de l'inégalité entre les races. L'un et l'autre, d'ailleurs, lisent assidûment le journal publié par le NSDAP, le parti nazi.


    Mais il est un membre de la famille Wagner qui montrera de manière encore plus ouverte ses penchants pour le nazisme. Il s'agit de Winifred Wagner qui, en 1915, épouse Siegried, le fils de Wagner, chef d'orchestre lui-même et directeur du célèbre festival De Bayreuth, haut lieu de la musique wagnérienne.


    En effet, Winifred Wagner n'est pas seulement une compagne de route du parti national-socialiste, elle devient une véritable activiste. De fait, elle adhère au NSDAP en 1929.


    Devenue membre du parti, elle a l'occasion de rencontrer Hitler très souvent. Celui-ci ne pouvait faire moins que de réserver le meilleur accueil à la belle-fille de son compositeur favori. Winifred Wagner devient alors une amie proche du Führer, lui-même flatté par cette relation.


    À la mort de son mari, en 1930, elle lui succède à la direction du festival de Bayreuth, qu'elle conserve jusqu'en 1944. Sous son impulsion, cet événement culturel prestigieux devient une véritable vitrine pour le nazisme.


    Des artistes soupçonnés, après la guerre, d'avoir des sympathies pour le nazisme, ou du moins de ne pas s'y être opposés, comme les grands chefs d'orchestre Wilhelm Furtwängler et Karl Böhm, sont très souvent invités à s'y produire.


    En revanche, d'autres musiciens, peu appréciés du régime, comme le célèbre maestro Arturo Toscanini, sont écartés du festival.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    2 min
  • Quelle est l'origine du bonnet phrygien ?
    Aug 28 2025

    Rediffusion


    Le bonnet phrygien, qui coiffe la tête de Marianne, est l'un des symboles de la République française. Il se présente comme un couvre-chef recourbé sur sa partie haute. Souvent de couleur rouge, il est accompagné, en France, de la cocarde tricolore, héritage de la Révolution française.


    L'origine de ce chapeau remonte à l'Antiquité. Il était en effet porté par les Phrygiens, un peuple indo-européen qui, au début du premier millénaire avant notre ère, quitte le nord de la Grèce pour s'installer dans la partie occidentale de l'Anatolie. Ils se fixent alors dans une région qui prendra le nom de Phrygie.



    Une origine encore plus ancienne



    Il semble en fait que le bonnet phrygien remonte encore plus loin. Au moins à partir du XVIe siècle avant notre ère, une divinité des anciens Perses est en effet représentée comme un jeune homme coiffé du bonnet phrygien.


    Ce couvre-chef, ou des bonnets de forme conique très semblables, sont également portés par des peuples très anciens, comme les Thraces, qui vivaient dans les Balkans actuels, ou les Scythes, qui ont peuplé une partie de l'Eurasie centrale.


    Mais ce qui a valu au bonnet phrygien sa fortune singulière, et sa signification particulière, c'est le rôle qu'il joue, durant l'Antiquité, dans les cérémonies d'affranchissement.


    À Rome, en effet, quand un esclave est libéré, on l'invite à coiffer le "pileus", un chapeau conique qui symbolise son nouveau statut d'homme libre. Sa ressemblance avec le bonnet phrygien a fini par faire de ce dernier un symbole universel de liberté.


    En effet, il est spontanément adopté par les "bonnets rouges" bretons qui, à la fin du XVIIe siècle, se révoltent contre la pression fiscale. Il traverse même l'Atlantique et devient le symbole des Insurgents américains, en lutte avec la Grande-Bretagne.


    Mais le bonnet phrygien s'est vraiment imposé comme le symbole de liberté qu'il est toujours quand il devint l'emblème des sans-culottes, ces révolutionnaires issus du petit peuple de Paris qui en firent un élément de leur costume.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    2 min
  • Pourquoi le miel fut-il une arme de guerre ?
    Aug 27 2025

    Rediffusion


    Le miel est un mets délicieux et ses nombreux bienfaits sont bien connus. Et pourtant il fut utilisé, dans l'Antiquité, comme une arme de guerre. En effet, cette succulente substance pouvait être aussi un véritable poison.


    Bien sûr, il ne s'agissait pas d'un miel ordinaire. Mais de celui recueilli par les abeilles en butinant les fleurs de certaines plantes. Leur nectar contient en effet des toxines très nocives pour l'homme.


    Ainsi, le miel fabriqué par les abeilles à partir des fleurs de rhododendron devenait très dangereux pour lui. Il avait des effets hallucinogènes et pouvait paralyser ou même conduire à la mort celui qui en consommait.


    Dans l'Antiquité, le miel de rhododendron a parfois été utilisé pour piéger l'ennemi. Ainsi, en 401 avant notre ère, le Roi de Perse Artaxerxès II voit son frère Cyrus le Jeune se dresser contre lui.


    Mais ce dernier meurt au combat, et les milliers de mercenaires grecs qu'il a recrutés regagnent les côtes d'Asie mineure, l'Anatolie actuelle, pour rentrer chez eux. Sur leur chemin, ils découvrent, dans des maisons abandonnées, des gâteaux au miel dont ils se régalent.


    Mais ces pâtisseries sont confectionnées avec du miel de rhododendron. Les populations locales, habituées aux invasions, les ont laissées là pour neutraliser d'éventuels pillards.


    L'historien grec Xénophon, qui raconte la mésaventure, décrit des soldats mourants ou incapables de tenir sur leurs jambes.


    Ce miel est utilisé comme arme de guerre à une autre occasion. En 97 avant J.-C., les légions romaines, sous les ordres de Pompée, partent à la conquête du Royaume du Pont, un territoire situé au nord-est de l'Asie mineure.


    Le Roi Mithridate VI, qui gouverne le pays, a l'idée d'installer sur le passage de l'armée des ruches contenant du miel toxique. Ravis de trouver ce miel sur leur chemin, les légionnaires romains ne se méfient pas et savourent cette friandise inattendue.


    Victimes de nausées et d'hallucinations, les soldats romains affaiblis sont alors incapables de résister à l'assaut de leurs adversaires. On estime que leur gourmandise en aurait fait périr près de 1 500.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    2 min
  • Comment les premiers humains sont-ils arrivés en Australie ?
    Aug 25 2025

    Rediffusion


    La date de l'arrivée des premiers hommes en Australie, et la manière dont ils y sont parvenus, sont, depuis longtemps, l'objet de nombreux débats entre les spécialistes.


    De nouvelles découvertes, sur le site préhistorique de Madjedbebe, au nord du pays, permettent de reculer le moment où des hommes ont mis le pied en Australie. Cet endroit était déjà considéré comme l'un des sites les plus anciens du pays.


    Les trouvailles qu'on vient d'y faire, notamment de nombreux outils, confirment ce point. La méthode de datation utilisée a en effet révélé que ces objets ont été fabriqués au cours d'une période allant de 60 000 à 50 000 ans avant notre époque.


    Ces découvertes montrent donc que des hommes auraient déjà commencé à peupler l'Australie voilà 50 000 ou 60 000 ans. Certains spécialistes font même remonter l'arrivée de ces premiers aborigènes à 70 000 ans.


    Et ils ne seraient pas venus en bateau, mais à pied ! D'après les spécialistes, en effet, l'Australie n'a pas toujours été une île. Elle aurait fait partie d'un ancien continent, appelé Sahul, qui aurait réuni, par des ponts terrestres, l'Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Guinée, le tout étant relié à l'Asie du Sud-Est.


    L'ensemble de ce continent aurait été émergé durant le Pléistocène. De fait, cette ère géologique, commencée voilà 2,5 millions d'années et terminée il y a 11 700 ans, comprend plusieurs périodes glaciaires.


    Le niveau de la mer étant alors très bas, des hommes ont pu venir d'Asie et gagner à pied les terres connues aujourd'hui sous les noms de Papouasie-Nouvelle-Guinée ou Australie, des pays à nouveau séparés par la mer.


    Pour mieux découvrir les voies empruntés par ces premiers aborigènes, les scientifiques ont tenu compte de leur rythme de progression, lié à leurs habitudes de chasseurs-cueilleurs, ainsi que des variations climatiques de cette lointaine époque.


    En suivant les côtes ou en longeant les rivières de l'ancien continent Sahul, ils se seraient avancés lentement vers l'Australie, à raison d'un peu plus d'un kilomètre par an.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Afficher plus Afficher moins
    2 min