Voyage aux coeurs du Soin le 11 juin : débats, ateliers artistiques, projection autour du soin, avec soignants, artistes et chercheurs. Billetterie gratuite : https://www.billetweb.fr/voyage-aux-coeurs-du-soin
On dit de Jacques Lacan qu’il parlait de soignant… et de soi-niant ! Oui, ces soignants qui nient souvent leurs propres besoins pour prendre soin des autres.
Dans ce nouvel épisode, nous écoutons l’histoire de Sonia Benkhelifa. Elle nous pose une question simple mais essentielle : le soin se limite-t-il aux pratiques professionnelles au sein des institutions hospitalières ? C’est l’occasion de nous raconter une rencontre marquante, qui nous rappelle qu’un soignant ne se réduit pas aux soins qu’il prodigue, mais soigne toujours à l’aune de qui il est, et de ce qui le traverse. L’occasion aussi de se rappeler des mots de Pascale Molinier :
« Les récits du #care sont émouvants. Ils font appel à ce que je préfèrerai appeler le pathique plutôt que les émotions, ou même les sentiments. Le pathique renvoie à ce qu’on appelle en phénoménologie psychiatrique la rencontre – c’est-à-dire ce qui m’arrive par la présence de l’autre dans le champ de la proximité ou comment je suis affectée par la présence de l’autre. » (Molinier, P. (2018). Le care monde, La Découverte.)
Sonia Benkhelifa est Cadre de santé formateur. Ses derniers travaux de recherche se sont centrés sur les enjeux de la rencontre clinique, spécifiquement dans le cadre du colloque singulier, entre le psychiatre et le patient schizophrène.
Sa thèse de doctorat en philosophie soutenue en 2024 s’inscrit dans cette même ligne conductrice. Elle questionne notamment les conditions de possibilité de la rencontre avec le patient schizophrène, d’un point de vue phénoménologique, à partir d’une genèse de nos rencontres. Sa thèse a été réalisée dans le cadre d’une co-direction avec le Pr. Jean Philippe Pierron et Jean Naudin, Professeur des Universités Praticien Hospitalier. Elle nous raconte également sa vision de l’anecdote :
« Une anecdote, c’est, dans son acception la plus générale, « ce qui est inédit, c’est une chose non publiée ». C’est encore, la « particularité secrète d’histoire, que les historiens précédents avaient omise ou supprimée ». Il y a ici deux premiers axes que je souhaite déployer. Le premier consiste à souligner ce qui dans l’anecdote se trouve révélé - qu’il s’agisse de secrets ou de ce qui, jusqu’alors, était resté tapis. Le deuxième axe réside dans cette autre particularité : celle d’une histoire, jusqu’alors secrète, et qui se révèle le plus souvent par le truchement d’une mise en récit.
Partager une anecdote, ici celle d’une présence elle aussi partagée, c’est non seulement « révéler l’inédit » mais c’est aussi venir réveiller ces moments fondamentaux que le bruit du monde, infatigable et inassouvi, s’obstine à vouloir recouvrir. »
Enfin, Sonia a tenu à nous évoquer le choix d’un ouvrage de Thomas Mann, La Montagne magique (Mann, T. (1924), Fayard). Un ouvrage qui raconte le séjour de Hans Castorp et évoque les figures du soin, au sein d’un sanatorium où les journées ritualisées semblent ralentir le temps, dans un environnement extérieur où au contraire tout s’accélère.
Ce podcast vous est proposé par la Chaire Valeurs du Soin, animé par Romain Poncet, ingénieur de recherche en sociologie. Retrouvez l'actualité de la Chaire :
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