Épisodes

  • Les objets ont-ils du pouvoir ? Considérer la dimension matérielle de la domination. Avec Pierre-Yves Trouillet
    Jun 25 2025

    Faut-il prendre les objets au sérieux ? Une multitude de recherches engagées dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler le « tournant matériel » des sciences sociales soulignent toute l’importance des objets dans nos sociétés. On en vient alors à s’interroger sur un éventuel pouvoir reconnu aux objets. Du lit, objet apparemment banal, dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile en Roumanie, au téléphone portable en prison, en passant par les objets rituels en Inde ou la vychyvanka, la fameuse chemise brodée ukrainienne, il est intéressant d’explorer la façon dont ces objets interviennent dans la fabrique sans cesse renouvelée des rapports sociaux de pouvoir. Comment les objets interviennent-ils dans l’exercice du pouvoir ? En quoi peuvent-ils être des instruments de domination ou, à l’inverse, de résistance, voire d’émancipation ? Pour répondre à ces questions, nous recevons dans ce nouvel épisode du sens des mots Pierre-Yves Trouillet, géographe et chercheur au CNRS, qui vient nous parler de l’ouvrage collectif Le pouvoir des objets. La construction matérielle de la domination. Un ouvrage qu’il a codirigé avec Lucie Bony, Sylvain Guyot et Bénédicte Michalon. Ils ont ensemble choisi de nous en parler en trois mots : pouvoir, résistance et espace.


    Vous entendez au début de cet épisode des extraits issus de :

    • Boris Vian, la complainte du Progrès

    • SUR L'OBJET, JEAN BAUDRILLARD, dans le documentaire de Leslie F. Grunberg

    • Daniel Spoerri et la cuisine des objets, Arte Journal

    • La Vyshyvanka ukrainienne, l’autre gagnante de l’Eurovision, dans l'émission Quotidien


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    12 min
  • Défier l’ordre colonial ? Une histoire sociale des bandits en Algérie. Avec Antonin Plarier
    Jun 19 2025

    Dès les débuts de la colonisation en Algérie, les campagnes se soulèvent et résistent. En 1871, cette contestation va prendre une ampleur inédite avec une insurrection d’envergure. Puis, tout au long du 19e siècle, entre révoltes armées et actes de banditisme, ces résistances traduiront un refus clair : celui de dépossession des terres. Dans ce contexte, un « banditisme rural » va alors émerger et ne cessera de préoccuper l’administration coloniale. Primes de dénonciation ou de capture, internement des familles de bandits, condamnation au bagne ou à la peine capitale sont quelques-unes des mesures prises pour venir à bout des résistances.

    Mais qui sont ces bandits ruraux ? Comment vivent-ils ? Et que dit ce phénomène de la société ? Et au final, comment écrire cette histoire par en bas à partir d’archives, produites par le pouvoir colonial lui-même ?

    Pour répondre à ces questions, nous recevons aujourd’hui dans ce nouvel épisode du sens des mots l’historien Antonin Plarier, auteur de l’ouvrage Des bandits face au pouvoir colonial. Sur la base d’un ensemble très riche de sources, allant des archives de la répression à la poésie populaire, en passant par la presse ou les correspondances privées, Antonin Plarier cherche à suivre pas à pas ces bandits ruraux : de leur prise d’armes ou de leur fuite jusqu’à leur dernier souffle. Il a choisi de nous en parler en trois mots : dépossessions, paroles et insurrections.

    Antonin Plarier est maître de conférence en histoire contemporaine à l’université Jean Moulin Lyon 3. Il poursuit actuellement ses recherches sur l’Algérie à la période coloniale.

    Vous entendez au début de cet épisode des extraits issus de :

    • Chanson sur le bandit Arezki Lbachir

    • Pourquoi la guerre d'Algérie a éclaté / Le Monde

    • Série « Algérie en résistance, une histoire coloniale » : Épisode 2/4 : La Kabylie en colère, résister dans l’Algérie coloniale

    • Rachid Taha - Ya Rayah


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    13 min
  • Se mettre au vert ! Quels défis pour l’école à l'ère de l'anthropocène ? Avec Régis Guyon
    May 27 2025

    L’éducation au développement durable (ce qu’on appelle couramment EDD) fait partie des missions de l’École inscrites dans le code de l’éducation. Sur le site du Ministère de l'éducation nationale, on peut d’ailleurs lire qu’il est pleinement mobilisé dans la lutte contre le changement climatique, et en faveur de la biodiversité. On y lit aussi que les élèves sont appelés à être des acteurs majeurs de la transition écologique, et que l’école doit être un lieu exemplaire de la protection de l'environnement. Transition écologique, urgence climatique, anthropocène, durabilité… Comment ces notions, ces questions, ont été introduites dans les programmes scolaires, et comment l'école s'empare ? Quelles sont les avancées depuis 20 ans ? Quels types de mesures concrètes sont déjà mises en place ou expérimentées et avec quels résultats ? Enfin, à quelles conditions les éducations environnementales peuvent-elles être transformatrices ?

    Pour répondre à ces questions, nous recevons dans ce nouvel épisode du sens des mots Régis Guyon, qui codirige avec Hélène Buisson-Fenet la collection Entretiens Ferdinand Buisson. Il vient aujourd’hui nous parler du livre L'école écologique : s'ajuster ou transformer ?Il a choisi de nous en parler en 3 mots : école écologique, agir et transformer.

    Vous entendez au début de cet épisode des extraits issus de :

    • Transition écologique : une révolution dans l'éducation ? extrait du podcast Sur la Terre, de l'Agence France-Presse (AFP) en 2023

    • Najat Vallaud-Belkacem à l'Assemblée nationale en 2015

    • Présentation d'une année de travail en classe de CE2 sur le thème de l'EDD à l'école Joliot-Curie de Stains (93) en 2024

    • Louise Tourret dans l'émission Être et savoir, consacrée à la COP26 : l'éducation face au changement climatique


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    12 min
  • Une révolution des médias ? Le livre à Lyon à l'arrivée de l'imprimerie. Avec Jean-Benoît Krumenacker
    May 22 2025

    Nous sommes au début des années 1470 et l’imprimerie vient de naître à Lyon. Elle apparaît grâce à la collaboration d’un riche bourgeois lyonnais, Barthélémy Buyer, et d’un typographe originaire de Liège, Guillaume Le Roy. Dédaignant la soie qui fera pourtant plus tard la richesse de la ville, les Lyonnais vont s’intéresser à l’imprimerie. Ils vont apprendre des ouvriers étrangers et faire de la ville dès la fin du 15e siècle le troisième plus grand centre d’imprimerie en Europe, après Paris et Venise. Depuis plus d’un siècle, la production imprimée lyonnaise du 16e siècle a fait l’objet de nombreux travaux. De grandes figures de l’imprimerie telles que Sébastien Gryphe, Jacques Moderne ou Claude Nourry ont également fasciné les chercheurs. Mais à quoi ressemblait à cette époque « l’objet livre » qu’il soit manuscrit ou imprimé ? Comment ces livres furent-ils produits ? Qu’ils soient neufs ou vieux, accessibles ou enfermés, sur papier ou sur parchemin, manuscrit ou imprimés. Qui les possède ? Comment sont-ils conservés, échangés et transmis ?


    Aujourd’hui nous parlons de l’ouvrage de l’historien du livre Jean-Benoît Krumenacker, Entre manuscrits et imprimés, Lyon et ses livres entre 1470 et 1520. Un livre qui, tel une enquête, nous accompagne dans les plus antiques bibliothèques des églises de la ville telles qu’elles existent à la fin du Moyen Âge, mais qui nous conduit aussi dans les bibliothèques personnelles des Lyonnais. Un livre où nous croiserons la route des fabricants, des artisans copistes et des ouvriers d’imprimerie, mais aussi celle des grands bourgeois lyonnais, des clercs, des lettrés et des marchands. Tous auront alors en commun de côtoyer cet objet qu’est le livre, en le possédant, l’utilisant, le produisant ou en le vendant. Jean-Benoît Krumenacker a choisi de nous parler de ce livre en 3 mots : foires, crise et papyrus.


    Vous entendez au début de cet épisode des extraits issus de :

    • Si Paris nous était conté, un film réalisé par Sacha Guitry en 1955.

    • L'histoire du livre à la Renaissance, sur France 3 Centre-Val de Loire, en 2020.

    • Histoire de l'imprimerie 3/4 : Visite du Musée de l'imprimerie à Lyon, provenant du podcast La Fabrique de l'Histoire, en 2015.


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    10 min
  • Faire famille par-delà les frontières ? Des migrations italiennes à Paris. Avec Thomas Pfirsch
    Mar 21 2025

    Depuis la crise financière de la fin des années 2000, les jeunes adultes d’Europe du Sud – et d’Italie en particulier – ont repris la route de l’exil. Un phénomène qui peut paraître surprenant au premier abord. Historiquement, toutes les vagues d’émigration ayant touché l’Italie au 19e siècle puis au 20e siècle concernaient plutôt des travailleurs pauvres et non qualifiés.

    Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ceux qui partent sont souvent des jeunes diplômés de classes moyennes menacés de précarisation et très dépendants de leur famille d’origine. Des jeunes expatriés qui quittent souvent à regret la Péninsule et qui ont perdu espoir en leur avenir. Dans une Italie qui tend à vieillir, ce phénomène inquiète. La « fuite des cerveaux » fait ainsi régulièrement la Une dans les médias.

    Bien loin des discours alarmistes et des caricatures, nous essaierons dans cet épisode de mieux comprendre ces migrations privilégiées. Que viennent chercher les Italiens en France et à Paris ? Quel rôle joue la parenté dans ces migrations ? En un mot, comment faire famille par-delà les frontières ?

    Aujourd’hui nous recevons le géographe Thomas Pfirsch pour son livre Familles sans frontières ? Le cas des nouvelles migrations italiennes à Paris. Il a choisi de nous en parler en trois notions : migrations privilégiées, famille transnationale et « grand-mère volante ».


    Vous entendez au début de cet épisode des extraits issus de :

    • Fuite des cerveaux : une concurrence européenne | Décryptage | ARTE

    • Mamme di Cervelli in Fuga - Rainews 24 17/10/2017

    • Claude Barzotti - Le Rital (1984)


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    14 min
  • Famille je vous hais ? Koreeda Hirokazu ou le cinéma du lien. Avec Raphaëlle Yokota
    Mar 19 2025

    Creusant dans sa filmographie le terreau fertile des douleurs familiales, Koreeda est une figure majeure du cinéma mondial.

    Lauréat de la palme d’or à Cannes en 2018 avec son film Une affaire de famille, il est souvent décrit comme LE cinéaste des liens filiaux.

    Tel un orfèvre délicat, Koreeda soigne l’épure. Il ne cesse de ciseler les mêmes thèmes dans le Japon d’aujourd’hui et le cadre discret du quotidien : la filiation, les liens intimes, la cellule familiale et ses névroses.

    Peut-on analyser la filmographie de Koreeda à travers le seul prisme de la famille ? Le cinéma peut-il être moteur de changement social, et à quelles conditions ? Comment le cinéma de Koreeda parvient-il à rendre visibles et lisibles, des situations de fracture sociale ?

    Aujourd’hui nous recevons Raphaëlle Yokota pour son livre La grande famille de Koreeda Hirokazu première monographie en français sur le cinéaste.

    Elle a choisi de nous en parler en 3 mots : famille, auteur et spectateur.


    Après des études de cinéma et de japonais, et en parallèle de son activité de traductrice, Raphaëlle Yokota a obtenu un doctorat à l’Inalco en 2022. Ses recherches actuelles sur les cinéastes femmes au Japon se situent à la croisée de l’histoire du Japon contemporain, de l’analyse filmique et des études de genre.


    Ce que vous entendez au début de cet épisode est extrait de :

    • La Palme d'Or est attribuée à "Une affaire de Famille" de Kore-Eda Hirokazu - Cannes 2018

    • Tel pere tel fils - Bande annonce VOST

    • Kore-eda en fait son affaire, dans Boomerang d'Augustin Trapenard


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    12 min
  • Pourquoi les « guerres culturelles » sont-elles aussi des guerres de mots ? Avec Cédric Passard et Alma-Pierre Bonnet
    Dec 5 2024

    C’est au tournant des années 90 que le sociologue américain Hunter va théoriser le concept de guerre culturelle qui est aujourd’hui passé dans le langage courant. Un concept qui souhaite alors décrire l’ultra polarisation du débat public aux États-Unis sur les questions morales mais aussi sur les enjeux sociétaux.


    L’expression de « guerre culturelle » s’est ensuite diffusée largement, bien au-delà du contexte américain, à la fois dans le champ des sciences sociales mais aussi dans le champ médiatique. Un concept souvent synonyme de « droitisation extrême » des débats et des idées, et qui sera d’ailleurs régulièrement réactivé à la faveur de la montée du populisme en Europe et dans le monde.

    Ces guerres culturelles se déploient sur de multiples fronts et vont concerner tour à tour nos valeurs, nos mœurs, ou nos modes de vie. On pourrait citer un peu en vrac : #metoo, les polémiques autour du wokisme ou de la cancel culture, des thèmes comme la famille, la laïcité, l’euthanasie, les débats sur les questions de genre, ou le droit à l’avortement.

    Aujourd’hui même les questions sur les enjeux climatiques semblent devenir à leur tour un nouvel avatar de ces guerres culturelles.

    Alors, dans un contexte où la politique est décrite par certains comme un combat, un duel d’idées et de mots, parfois même une « foire d’empoigne » pour tenter de faire triompher sa vision du monde, nous avons voulu interroger nos invités sur les enjeux au cœur de ces guerres culturelles. Qu’ils nous expliquent en quoi les mots peuvent parfois devenir de véritables armes de guerre ? Mais aussi comment ces mots circulent dans l’espace public ? Qui les mobilise, en particulier bien souvent dans un contexte de compétition électorale. Et on pourrait même être amenés à se demander si la culture peut encore nous protéger de la violence, ou si elle peut, au contraire, parfois la justifier.

    Aujourd’hui nous recevons Cédric Passard et Alma-Pierre Bonnet, tous deux chercheurs en science politique et spécialistes de l’analyse des discours, pour nous parler du dernier numéro de la revue Mots. Les langages du politique.

    Et les trois mots, justement, qu’ils ont choisi pour nous en parler sont : culture, guerres et mots.


    Vous entendez en introduction de cet épisode des extraits issus d'Europe 1, RMC, RTL et France Inter.


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    15 min
  • L'homo academicus peut-il évoluer ? Comment les sciences physiques ont révolutionné le métier de scientifique. Avec Pierre Verschueren
    Sep 25 2024

    Le 8 août 45, Hiroshima faisait la Une du Monde. Le Figaro du même jour évoquait « une incontestable merveille scientifique ». La puissance des sciences physiques s’impose ainsi brutalement avec les deux bombes nucléaires larguées sur le Japon, qui marqueront la fin du second conflit mondial.

    Mais dans l’immense majorité des journaux et revues, le bombardement à proprement parler est occulté et la critique de l’arme nucléaire reste marginale. Ce qui est mis en valeur, c’est une victoire de la science et l’entrée dans une nouvelle ère fondée sur le pouvoir de la physique. Le physicien atomiste devient alors l’incarnation d’une modernité conquérante, emmenant dans son sillage, de fil en aiguille, toutes les sciences physiques.

    Ainsi, entre 1944 et 1968, le nombre de doctorats en sciences physiques soutenu en France sera multiplié par 20.

    Cette gloire de la physique s’accompagne d’un extraordinaire essor des effectifs de chercheurs, d’enseignants, d’étudiants, qui ira de pair avec le développement de nouvelles manières de concevoir et d’organiser la recherche : plus collective, plus administrée, jusqu’à une échelle parfois industrielle.

    Par leur position dominante, les sciences physiques s’érigent en modèle à suivre pour l’ensemble des disciplines académiques dans l’après-guerre, y compris pour les sciences humaines et sociales.

    Mais alors, comment les femmes et les hommes de sciences, considérés et se considérant dans leur majorité comme des savants au sortir de la Seconde Guerre mondiale, changent-ils de métier et deviennent-ils progressivement, mais massivement, des chercheurs ?

    Comment les universités et les grandes écoles ont-elles affronté ou ont-elles rendu possible ce nouveau régime de production des faits scientifiques comme des élites scientifiques ?

    Aujourd’hui nous recevons dans ce nouvel épisode du Sens des mots, l’historien Pierre Verschueren à l’occasion de la parution de son ouvrage Des savants aux chercheurs. Un livre qui se situe aux croisements de l’histoire et de la sociologie.

    Notre invité a choisi de nous en parler en trois mots : métier, doctorat et laboratoire.


    Pierre Verschueren est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Franche-Comté (Centre Lucien Febvre). Il consacre ses travaux à une socio-histoire des sciences articulant l’étude des savoirs, des professions et de l’enseignement supérieur.


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