La rentrée littéraire 2025 s’annonce foisonnante : des voix attendues, des révélations et des romans déjà incontournables. D’Emmanuel Carrère à Amélie Nothomb, de Sorj Chalandon à Nathacha Appanah, découvrez les livres qui marqueront cette nouvelle saison. Entre fresques familiales, récits intimes, polars futuristes et cris féministes, cette rentrée mêle émotion, engagement et puissance romanesque. Voici les titres à ne pas manquer, à lire ou à écouter en version audio.
Auteur, autrice | Titre | Genre |
|---|---|---|
roman autobiographique | ||
roman | ||
roman autobiographique | ||
roman, amour | ||
roman, fémicide | ||
roman autobiographique | ||
roman, violence conjugale | ||
roman, musique | ||
roman, deuil | ||
thriller, dystopie | ||
roman historique |
Emmanuel Carrère – Kolkhoze
Dans « Kolkhoze », Emmanuel Carrère revisite sa relation avec sa mère, l’historienne Hélène Carrère d’Encausse, tout en retraçant l’histoire de la Russie et de l’Ukraine sur plusieurs générations. Entre souvenirs intimes et réflexion politique, il brosse le portrait d’une femme brillante mais ambivalente, admiratrice de Poutine et marquée par ses contradictions. Ce récit mêle tendresse, lucidité et analyse historique, et s’achève sur un hommage à une mère aussi imposante que complexe.
Amélie Nothomb – Tant mieux
Avec « Tant mieux », Amélie Nothomb rend un hommage bouleversant à sa mère à travers l’enfance d’Adrienne, son double littéraire. Dans la Belgique occupée, la fillette de quatre ans endure humiliations et privations, mais s’invente une devise salvatrice : « Tant mieux ». Drôle, cruel et lumineux, ce court roman autobiographique explore avec justesse la complexité des liens familiaux et la force de la résilience.
Un autre titre incontournable de la rentrée littéraire : « Je voulais vivre » d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre
Anne Berest – Finistère
Après « La carte postale », Anne Berest signe une nouvelle fresque familiale. De son arrière-grand-père Eugène, fondateur d’une coopérative en 1909, jusqu’à son père Pierre, né en 1950, elle traverse un siècle d’Histoire, entre guerres, idéaux, Mai 68 et sida. À travers ce récit intime, l’autrice interroge la transmission, les silences et ce que l’on hérite vraiment, dans une écriture à la fois simple et profondément touchante.
Sarah Chiche – Aimer
Dans les années 80, une fillette échappe de justesse à la noyade grâce à Alexis, un garçon promis à un brillant avenir. Devenu polytechnicien et cadre dans l’industrie pharmaceutique, il mène une vie régie par les chiffres et l’ambition, aux côtés d’Adèle, compagne aussi rigide que lui. Mais derrière ce couple modèle se cache un vide affectif. Margaux, elle, suit un autre chemin : Guidée par un sociologue qui perçoit son talent, elle découvre peu à peu sa vocation d’écrivaine. Leurs destins finiront par se croiser, sur fond d’amour, de désillusions et d’interrogations sur la liberté de nos choix face au poids des institutions. Un roman ample et élégant qui embrasse un demi-siècle d’histoire intime et collective.
Nathacha Appanah – La nuit au cœur
Dans « La Nuit au cœur », Nathacha Appanah aborde la violence faite aux femmes à travers un récit intime et douloureux. Elle y mêle son expérience d’emprise à l’histoire tragique de Chahinez Daoud et de sa cousine Emma, toutes deux victimes de féminicides. Par cette écriture lucide et bouleversante, elle éclaire les mécanismes de domination et rend hommage à ces vies brisées. Un livre marquant de la rentrée littéraire 2025.
Sorj Chalandon – Le livre de Kells
Avec « Le Livre de Kells », Sorj Chalandon revient sur ses dix-sept ans, lorsqu’il fuyait un père violent pour trouver refuge dans la rue, la faim et l’ardeur militante. Sous le nom de Kells, il rejoint la Gauche prolétarienne des années 1970 et découvre autant la solidarité que le doute. Un récit autobiographique vibrant, entre rage et tendresse, où l’auteur capte avec force la fragilité des instants et la générosité des rencontres.
Découvrez le premier roman très prometteur de Mathilda di Matteo « La bonne mère » qui révèle une plume précise, vive, drôle et poignante !
Chloé Delaume – Ils appellent ça l’amour
Dans « Ils appellent ça l’amour », Chloé Delaume dénonce l’emprise et le viol conjugal à travers le destin de Clotilde, piégée dans une relation où l’amour se confond avec la domination. Avec une écriture à la fois crue et poétique, elle met en lumière la honte imposée aux victimes, mais aussi la force de la sororité. Un roman engagé et bouleversant, cri féministe indispensable de la rentrée littéraire 2025.
L’oreille absolue – Agnès Desarthe
Avec « L’oreille absolue », Agnès Desarthe signe un conte hivernal à la fois drôle et mélancolique. Dans un village où la mort rôde sans jamais frapper, les destins des habitants de l’harmonie municipale s’entrelacent autour de Sonya, l’« enfant invisible » qui trouve refuge dans la musique. Derrière l’humour et la fantaisie, ce roman choral interroge les blessures intimes et la force salvatrice de l’art.
Toutes les vies – Rebeka Warrior
Disponible en livre audio dès le 17 septembre 2025 ! Avec « Toutes les vies », Rebeka Warrior, figure du punk et de l’électro, signe un premier roman saisissant. Inspirée par la perte de sa compagne, elle livre une autofiction brute où se mêlent deuil, amour, maladie et quête de sens. Son écriture minimaliste traduit avec justesse la douleur, mais aussi la force de survivre et de se réinventer.
Zem – Laurent Gaudé
Dans son nouveau roman, Laurent Gaudé nous entraîne à Magnapole, mégapole rongée par le dérèglement climatique. Zem Sparak qui est garde du corps d’un homme politique, et Salia Malberg, hantée par ses blessures, enquêtent sur la découverte d’un container rempli de cadavres martyrisés. Plus qu’un polar futuriste, c’est une fresque sombre et poétique qui interroge nos dérives, mais où subsiste la lumière de l’espérance. Du pur Gaudé, tragique et vibrant, qui résonne comme une épopée moderne.
Où s'adosse le ciel – David Diop
David Diop signe avec « Où s’adosse le ciel », un récit envoûtant qui mêle voyage initiatique, tradition orale et fresque historique. Abandonné en plein désert, le griot Bilal Seck poursuit seul sa route, guidé par la mémoire de ses ancêtres et leurs soixante et onze voix. Entre l’Afrique de l’Ouest du XIXe siècle et l’Égypte antique, son périple l’amène à affronter dangers, injustices et révélations, tout en cherchant à s’affranchir de sa condition. Porté par une langue poétique et lumineuse, ce roman interroge la mémoire, la dignité et la puissance des mots.
La rentrée littéraire 2025 offre une richesse de voix et d’histoires, entre confidences intimes, fresques engagées et imaginaires puissants. Pour celles et ceux qui lisent ou écoutent des livres, ces romans sont autant de portes ouvertes sur le monde et sur nous-mêmes. Il ne reste qu’à se laisser emporter.
