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Quels sont les meilleurs livres d’Olympe de Gouges ?

Quels sont les meilleurs livres d’Olympe de Gouges ?

Découvrir les livres et œuvres d’Olympe de Gouges, c’est remonter aux sources mêmes des droits civiques modernes : au cœur de la Révolution française, cette femme de plume réclame l’égalité politique, dénonce l’esclavage et plaide pour une monarchie constitutionnelle tempérée par le suffrage. Sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » (1791) anticipe d’un siècle les combats féministes, tandis que ses pièces de théâtre et ses « adresses au peuple » testent la liberté d’expression à l’Assemblée et sur les tréteaux. Relire Olympe de Gouges aujourd’hui, c’est entendre une voix pionnière qui fait encore écho dans les débats sur la citoyenne, la parité, la démocratie participative et l’abolition de toutes les servitudes.

Portrait d’Olympe de Gouges

Origines et pseudonymes

Née Marie Gouze en 1748 à Montauban, fille présumée d’un maître boucher et peut‑être du marquis de Pompignan, elle s’installe à Paris en 1767 et adopte le nom d’Olympe de Gouges : stratégie d’autonomie pour une femme qui ne veut dépendre ni d’un mari ni d’un père. Sa signature devient bientôt indissociable d’une rhétorique de l’audace : « Une femme a le droit de monter à la tribune comme à l’échafaud ».

Engagements et parcours

Libre penseuse, veuve à dix‑huit ans, Olympe de Gouges fréquente salons, loges maçonniques, clubs politiques. Elle rédige des pièces (« Zamore et Mirza ») ainsi que des pamphlets contre l’injustice. Mais, dès 1788, elle réclame un contrat social qui inclue les femmes et en 1793, ses affiches hostiles à la Terreur lui valent l’arrestation. Jugée « ignorante et présomptueuse », elle est guillotinée le 3 novembre 1793, une mort qui scelle l’alliance tragique entre sa vie et son œuvre militante.

Panorama de ses livres et écrits 

Dans le registre théâtral, « Zamore et Mirza ou l’Heureux naufrage », conçu dès 1785, mais réellement monté en 1792, est un drame pionnier contre la traite des êtres humains : deux esclaves noirs obtiennent leur liberté et renvoient la société blanche à ses contradictions. Quelques mois plus tard, Olympe de Gouges en propose une version révisée, enrichie de scènes qui mettent l’accent sur la solidarité entre opprimés et l’exigence d’égalité devant la loi.

Côté pamphlets, la pièce maîtresse d’Olympe de Gouges demeure la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » de 1791. Article après article, l’autrice reprend la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789 afin d’y inscrire explicitement la femme : droit de vote, droit à l’éducation (elle revendique déjà un « bac » féminin), possibilité de divorce et égalité civique complète. La même année, elle publie les « Réflexions patriotiques », véritable cri d’alarme qui demande un référendum national sur la monarchie constitutionnelle et condamne l’entrée en guerre qui radicalise la Révolution.

Dans sa correspondance et ses mémoires, on trouve la « Lettre au peuple » (1792) : Olympe de Gouges y défend les Girondins, plaide pour la liberté de la presse et met en garde contre les dérives autoritaires. On lui doit aussi les « Mémoires de Madame de Valmont » (1792), roman épistolaire inachevé où transparaît son plaidoyer pour l’autonomie économique des femmes et la réforme des prisons.

Au total, Olympe de Gouges a laissé plus de soixante textes (pièces, affiches, lettres, projets de loi) dont plusieurs restent disséminés dans les archives. La publication de ses « Œuvres complètes » chez Mercure de France en 2021 permet enfin d’aborder ce corpus sous une forme accessible.

Thématiques centrales

Égalité femmes-hommes et droits civiques

La « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » proclame : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ». Olympe de Gouges revendique ainsi le droit de vote, l’accès à la propriété, la participation à l’armée et la possibilité pour la citoyenne de contracter ou de mettre fin à un mariage.

Abolition de l’esclavage

Avant même l’abbé Grégoire, Olympe de Gouges plaide l’abolition de l’esclavage dans « Zamore et Mirza », pièce censurée en 1785 puis jouée en 1792. Les personnages noirs y sont des héros positifs et l’autrice accuse la France de trahir l’esprit des Lumières.

Citoyenneté et démocratie

Hostile tant à la monarchie absolue qu’à la Terreur jacobine, Olympe de Gouges propose une constitution girondine : deux chambres, des référendums et une décentralisation. Sa « Boîte aux idées » préfigure la démocratie participative.

Autres oeuvres d’Olympe de Gouges

Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs

Cette pièce de théâtre en trois actes dénonce l'esclavage et la traite des Noirs. Elle met en scène deux esclaves, Zamore et Mirza, qui luttent pour leur liberté. Bien que censurée lors de sa première tentative de représentation en 1785, la pièce est finalement jouée en 1789 sous le titre "L'Esclavage des Noirs". Elle est considérée comme l'une des premières œuvres théâtrales abolitionnistes en France.

Réflexions patriotiques

Dans ce pamphlet politique, Olympe de Gouges plaide pour une monarchie constitutionnelle et critique la radicalisation de la Révolution. Elle y exprime ses inquiétudes face à la montée de la violence et appelle à un référendum national pour déterminer l'avenir politique de la France. Ce texte reflète son engagement pour une démocratie modérée et inclusive.

Lettre au peuple

Ce texte de 1792, adressé directement aux citoyens français, est un plaidoyer pour la liberté de la presse et la défense des Girondins, faction politique modérée de la Révolution. Olympe de Gouges y met en garde contre les dérives autoritaires et souligne l'importance de la participation citoyenne dans la vie politique. Cette lettre témoigne de son courage et de sa détermination à défendre ses convictions, même face à la menace de la Terreur.

Mémoires de Madame de Valmont

Œuvre inachevée, ce roman épistolaire explore les thèmes de l'autonomie économique des femmes et de la réforme des prisons. À travers les lettres de Madame de Valmont, Olympe de Gouges critique les injustices sociales et propose des solutions pour une société plus équitable. Ce texte offre un aperçu de sa pensée réformatrice et de son engagement en faveur des droits des femmes.

Réception et postérité de ses écrits

Accueil sous la Révolution

Louée par Brissot dans « Le Patriote français », brocardée par Hébert comme « femme-homme » trop bavarde, Olympe de Gouges divise. Sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » n’est pas discutée à la Convention, mais circule au sein des clubs féminins.

Redécouverte au XXᵉ siècle

Suffragettes puis historiennes féministes (Simone de Beauvoir ou encore Benoîte Groult, entre autres) exhumèrent ses textes. En 1989, l’historien Olivier Blanc publie « Olympe de Gouges, une humaniste à la Révolution », relançant ainsi la recherche à son propos. Depuis 2013, son nom circule pour le Panthéon et elle figure dans les programmes du bac de littérature.

Influence féministe et culturelle

Des extraits de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » sont brandis lors des marches pour l’IVG (interruption volontaire de grossesse) en 1975 ou la parité en 2000. Et des autrices telles que Virginie Despentes ou Mona Chollet citent Olympe de Gouges afin de rappeler que la lutte pour les droits ne date pas d’hier.

Pourquoi lire Olympe de Gouges ?

  • Pour la force d’un style : mélange de rhétorique classique et d’oralité populaire, ses citations bibliques côtoient des traits d’esprit.

  • Pour l’actualité de sujets tels que l’égalité salariale, la représentation politique, l’abolition des discriminations.

  • Pour l’exempled’une femme autrice, qui refuse le silence : son courage éclaire une époque durant laquelle la parole publique restait masculine.

  • Pour la diversité des genres : le théâtre offre une lecture vivante, les pamphlets une plongée dans l’argumentation politique, les lettres un témoignage intime.

  • Pour enrichir sa culture générale : ses textes dialoguent avec Rousseau, Condorcet, Robespierre et éclairent la « Déclaration universelle des droits de l'homme » de 1948 et la « Convention d’Istanbul ».

Relire Olympe, réinventer la citoyenne

Lire ou écouter aujourd’hui Olympe de Gouges, c’est entendre une voix qui résiste aux siècles : celle d’une femme qui, en pleine Révolution, revendique la citoyenne à part entière, dénonce l’esclavage, rêve d’un contrat social plus inclusif. Ses livres rappellent que la liberté ne se divise pas : droits des femmes, droits des personnes de couleur, droits des pauvres s’appuient sur la même exigence d’égalité. 

En parcourant ses citations, en jouant ses pièces, en déclamant sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », nous rejoignons une tradition humaniste qui, du XVIIIᵉ siècle à #MeToo, ne cesse de réclamer la pleine voix des femmes dans la politique et la culture.

FAQ – Meilleurs livres d’Olympe de Gouges

Quels titres sont incontournables ?
Découvrez la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », « Zamore et Mirza » et « Réflexions patriotiques ».

Quelles idées dominent son œuvre ?
Parmi les principales idées d’Olympe de Gouge, on peut citer l’égalité juridique des femmes, l’abolition de l’esclavage, la démocratie directe ou encore la solidarité sociale.

Comment a-t-elle influencé le féminisme ?
Elle fournit un socle doctrinal : égalité en droits, accès à la tribune, critique des stéréotypes. Les suffragettes anglaises et les féministes de 1848 citaient déjà Olympe de Gouges.

Quel fut son parcours sous la Révolution ?
Activiste girondine, elle rédige affiches et pétitions, critique Robespierre et est arrêtée en 1793. Olympe de Gouges est finalement guillotinée pour « opposition à la volonté du peuple ».

Quel héritage pour le féminisme contemporain ?
Son concept de « droit naturel » des femmes nourrit les débats sur la parité et la réforme du Code civil, entre autres.

Comment aborder ses écrits en classe ?
Commencez par la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », puis comparez les articles de 1791 aux principes de 1948 afin de montrer l’évolution du vocabulaire des droits humains.

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