A 11 ans, Justine est d’une rare lucidité : au micro de Charlotte Pudlowski, elle raconte sa première année de collège avec la candeur d’une enfant et la sagacité d’une adolescente. C’est précisément cette période charnière, celle de la pré-adolescence, que le nouveau studio de podcasts Louie Media a voulu capturer dans la première saison de son podcast narratif Entre.

Justine a beau vivre directement cette transition, elle se montre capable de prendre de la hauteur par rapport à son quotidien : “T’étais encore une enfant, t’étais encore dans tes petits jouets, dans tes poupées et là tu deviens une personne qui veut un compte YouTube, un compte Instagram, un compte Twitter, un compte Facebook… t’es plus du tout le même en fait”, s’étonne-t-elle dès le premier épisode.

Malgré des références très contemporaines, comme les réseaux sociaux, on retrouve un peu de sa propre jeunesse dans les mots de cette élève de 6ème D : l’emploi du temps “pourri”, les toilettes sales, la cour de récréation énorme mais sans jeu, avec juste un banc collé au préau. Rentrer dans la cour des grands, c’est un choc mais surtout une étape. En dépit de ces petits désagréments qui peuvent être si grands à cet âge, Justine annonce fièrement : “Je suis une collégienne maintenant.”

Mais cette année s’avère plus difficile qu’elle ne l’imaginait. Justine subit, soit comme témoin, soit comme victime, la violence et le harcèlement de ses camarades de classe. En parallèle des cours, dans lesquels la jeune fille excelle, la cour de récréation devient le théâtre de “clashs”, d’alliances, d’amitiés perdues et retrouvées, de trahisons.

En jeu, la nécessité de rejoindre le bon groupe dans le système hiérarchique très rigide du collège. “Avec Charlotte, on a décidé d’être dans les “normal”. Mais quand les harceleurs viennent s’en prendre à nous, on doit les clasher, et parfois ça peut nous faire remonter dans l’échelle des populaires, même si on n’en a pas envie… C’est compliqué, je comprends”, s’amuse la pré-ado.

On pense, forcément, aux excellents Cahiers d’Esther de Riad Sattouf, une bande-dessinée dans laquelle une jeune fille de l’âge de Justine parle de tout ce qui traverse sa vie : l’amitié, l’amour, la famille, les événements d’actualité… Mais ici, même si les épisodes sont arrangés en récit cohérent et qu’on est loin d’entendre une parole brute, la voix de Justine permet de vivre cette expérience encore plus directement, peut-être plus crûment.

Il y a d’autres différences entre Esther et Justine : alors que la première rêve de devenir chanteuse, la seconde ambitionne de rentrer à Harvard. Cette école, elle en a entendu parler grâce à la série Gilmore Girls : “Tout le monde a l’air sympa, cool, le campus est génial”, s’émerveille-t-elle. Est-ce que ce n’est pas un peu trop tôt de penser déjà à la fac ? “Je suis une petite fille avec des ambitions”, corrige Justine.

Le podcast prend un autre tournant lorsqu’un drame personnel très grave vient bouleverser la vie de Justine. Là, se clôt brutalement le chapître de l’enfance. La voix, elle, se fait tout petite. Emus, beaucoup d’auditeurs et d’auditrices qui la suivaient depuis plusieurs mois ont souhaité lui envoyer des mots de réconfort. Louie Media s’est fait l’intermédiaire entre eux et l’héroïne du podcast.

Preuve que Justine fait maintenant partie de notre vie, nous, témoins discrets de la sienne...

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