Épisodes

  • Le grand bal masqué du symptôme ( Podcast n° 54)
    May 17 2025


    Aujourd’hui, avec ce nouveau podcast, je vous invite au grand bal masqué du symptôme et je partirai du fait que dès le début de l'invention freudienne nous voyons toujours avec émerveillement à quel point le fil du signifiant nous est utile et efficace pour lire toutes les histoires cliniques que Freud nous raconte, mais aussi comment, lui, sans rien savoir encore de cette approche possible à partir de la linguistique, en avait repéré l'essentiel avec ce qu'il appelait "la symbolique".

    Autrement dit, comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, Freud faisait usage des équivoques signifiantes pour déchiffrer le sens du symptôme sous ses masques.

    Il arrive très souvent que Lacan nous invite à relire Freud et à nous transporter à nouveau aux temps des Etudes sur l’hystérie, en y retrouvant par exemple l’histoire d’Elisabeth Von R.

    Il va en effet l’évoquer dans l’une des séances du séminaire des Formations de l’inconscient pour décrire le symptôme comme étant « le masque du désir ».

    Le choix de ce terme « le masque du désir » n’est pas anodin. Quand femmes et hommes, invités à un bal masqué, se mettent des loups de velours noir sur le visage, c’est avant tout pour ne pas y être reconnus. C’est un déguisement. Mais pourtant tout le jeu de séduction entre les personnages consiste à essayer de se reconnaître grâce à de légers indices. Cela ne peut que provoquer des quiproquos. Je pense au bal masqué de Verdi où sous les masques l’intrigue dramatique se déploie entre les personnages. Mais Freud lui-même, à propos des symptômes d'Elisabeth, écrivait, en se référant aux paroles du poète, dans Faust “ ce petit masque-là fait augurer un sens caché”.



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    des premiers sites de psychanalyse. Je l'ai appelé " Le goût de la

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    10 min
  • Un été avec Jacques Lacan (podcast n° 53)
    Apr 18 2025

    Dans mon dernier podcast j’ai évoqué le livre de Jacques Roubaud, “Ma vie avec le docteur Lacan”. Or toute une collection sous ce titre existe chez Gallimard. On y trouve “Ma vie avec Proust”, “Ma vie avec Mauriac”, ou encore Ma vie avec Stéphane Mallarmé”. Les auteurs y témoignent de leur étroit compagnonnage avec chacun des auteurs qu’ils ont choisi d’évoquer. Dans sa minuscule autobiographie, Jacques Roubaud, lui, en fait une sorte de pastiche ironique puisqu’il n’y décrit que trois ou quatre brèves rencontres mais qui furent pourtant décisives avec celui qui fut un si célèbre psychanalyste.

    Mais il a aussi une autre collection de livres qui m’a bien plu, c’est celle d’Un été avec…. J’en ai lu quelques-uns, “Un été avec Montaigne”, avec Homère ou Victor Hugo ou encore “Un été avec la comtesse de Ségur”. Tous ces auteurs nous invitent, cette fois-ci, à partir en vacances avec eux en partageant leurs lectures.

    Leur emboitant le pas, j’ai donc choisi comme titre de mon podcast “ Un été avec Jacques Lacan” puisqu'il y est en effet question de vacances.

    C’était dans les années 1975, c’était presque l’été, peut-être en mai ou juin. Dans la semaine j’avais été voir un film dont j’ai oublié le titre. L’intrigue décrivait les liens étroits d’une jeune fille avec son père. Je me souviens que pour fêter son anniversaire, il avait organisé en son honneur un concert avec Gilbert Bécaud, une vraie vedette. Ce qui était donc un somptueux cadeau, le cadeau d’un père à sa fille.

    Ce film qui n’était après tout qu’une gentille comédie romantique, m’avait permis d’admirer et surtout d’envier ces liens si harmonieux, d’un certain point de vue idyllique, tout à fait oedipiens, entre un père et sa fille, Au cours des séance d’analyse qui avaient suivi, j’avais parlé des effets de transfert qu’avait eu pour moi ce film, réactualisant ainsi mes relations à mon père, mais je n’avais pas tout de suite fait le lien avec le fait que le temps des vacances approchait et avec cela l’arrêt pour deux longs mois des séances d’analyse. C’est en ces circonstances que Lacan m’a alors invité à venir à Guitrancourt, dans sa maison de campagne, pendant ses vacances d’été, pour poursuivre mes séances d’analyse. Ce fut mon été avec Jacques Lacan !


    Après si longtemps en y repensant je me demande comment Lacan procédait lorsqu'il rencontrait dans l’analyse cette question de la sortie de l’Oedipe de la petite fille avec ce concept qu’il a emprunté à Freud, celui de la Versagung. Ce terme, ce concept même, qui a d’abord été traduit par les analystes français par celui de frustration. Lacan en avait proposé cette autre traduction, celle de “promesse non-tenue”, de “dédit” ce qui serait plutôt donc de l’ordre de la trahison de la parole donnée, celle du père.



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    7 min
  • " Ma vie avec le docteur Lacan" ( Podcast n°52)
    Mar 19 2025


    Bienvenue sur ce site de podcasts “ Une psychanalyse à fleur d’inconscient”.

    Aujourd’hui je vais vous parler d’un minuscule petit livre, il mesure à peine une dizaine de centimètres, mais il n’a vraiment pas besoin d’ếtre plus grand puisque son texte ne contient tout au plus que quatre cinq phrases. Ce livre a été écrit par Jacques Roubaud. C’est à la fois un poète et un mathématicien.

    Ce livre a été présenté sous un titre que je ne connaissais pas celui de biographie en oblique et il avait pour titre “ Ma vie avec le docteur Lacan”. Je ne pouvais donc que me sentir concernée par cette vie-là !

    Cette biographie est donc rédigée comme un compte-rendu, quelques notes jetées sur une page. Jacques Roubaud y note par exemple la similitude des prénoms entre sa fille et celle de Sylvia Bataille. Toutes deux s’appelaient en effet Laurence, mais surtout il y évoque plus que très brièvement, avec une grande sobriété, trois rencontres avec Lacan survenues à plusieurs années d’intervalle.

    En lisant cette biographie d’à peine quelques pages avec ce titre “ ma vie avec le docteur Lacan” on ne peut que penser à tous les analysants de Lacan écrivant ces autobiographies en oblique, en transversales, au travers de leur psychanalyse sous ce titre générique “ Ma vie avec le psychanalyste Jacques Lacan”. quelques-unes de ces autobiographies sont connues. Une de celle que je préfère, pour ma part, est celle écrite par Gérard Haddad qui a pour titre “ Le jour où Lacan m’a adopté”. D’abord bien que non analysé, le simple contenu manifeste de son rêve est bien intéressant au sens propre de ce terme.

    Lacan y prononçait cette phrase décisive “ Vous êtes mon fils adoptif”.

    Comme Gérard Haddad ne nous livre pas ce qu’il en est de son interprétation, nous ne pouvons en dire plus sur ce beau rêve, si ce n’est quand même évoquer les effets de transfert qu’il provoque en nous. Donc pour ma part, j’ai pensé à cet autre fils adoptif bien connu de la littérature latine qu’est Brutus et à la célèbre phrase de César, prononcée au moment de mourir sous les coups de ceux qui le trahissent : “ Tu quoque, me fili”, toi aussi mon fils !” Quoi qu'il en soit, pour ne pas m’avancer plus sur ce chemin, cet ouvrage est en effet un bel hommage à la psychanalyse elle-même et à tous ses modestes ouvriers, aussi bien analysants que psychanalystes. Cet hommage aux analysants, en la personne de Gérard Haddad, n’est que justice parce qu’après tout, comme l’indiquait Lacan, c’est quand même l’analysant qui est à la tâche, la tâche de sa propre analyse. Il en est co-esponsable et y compris dans le choix de son psychanalyste.

    A propos de ces biographies en oblique, j’avoue que grâce à elles j’ai ainsi pris la tangente avec le sujet de ce podcast. En effet ce qui peut aussi les définir grâce à ce qualificatif d’oblique (on pourrait dire aussi de traviole) c’est le fait qu’elles peuvent servir de prétexte à une autobiographie de l’auteur.


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    9 min
  • Avec l'Homme aux rats et l'Homme aux loups, Etudes sur la névrose obsessionnelle ( Podcast n°51)
    Feb 23 2025

    C’est en 1907 que Freud fit ses premières armes dans cette guerre sans merci que se livre l’obsessionnel. Avec l’Homme aux rats, il avait réussi à pénétrer au cœur des combats de cette névrose. Tandis que la bataille faisait rage, faisant alliance avec son patient, prenant sa défense, il l’a aidé à lutter contre son grand délire obsessionnel, sa grande obsession des rats.

    Après le temps des “Études sur l’hystérie” qui ont présidé à la naissance de la psychanalyse, vient maintenant le temps des études sur la névrose obsessionnelle.

    Dans les minutes de la société psychanalytique de Vienne dans la séance du 30 octobre 1907, on apprend que Freud a fait une conférence dont le titre était "Commencement d’une histoire de malade". D’après ce qu’en écrit Rank dans son compte rendu, il s’agit d’un cas très instructif de névrose obsessionnelle, celui d’un jeune homme de 29 ans, juriste. Il a peur qu’il arrive quelque chose de terrible à deux personnes qu’il aime beaucoup : son père et la dame qu’il vénère.

    Freud a eu beaucoup de mal à déchiffrer cet écheveau très compliqué autour de cette dette à payer coûte que coûte, faute de quoi son père et sa dame devraient subir ce supplice des rats, mais dès cette époque il avait quand même appris beaucoup de choses concernant la structure d’une névrose obsessionnelle.

    Dans l’approche de cette forme de névrose, dans les années 1914,1915 Freud décrit un autre cas de névrose obsessionnelle qui peut échapper à l’attention des lecteurs, c’est celui de l’Homme aux loups. Il le présente comme tel dans les premières pages de son texte en contestant le diagnostic des psychiatres qui avaient toujours indiqué qu’il souffrait d’une psychose maniaco-dépressive. Freud indique en effet qu’arrivé à l'âge adulte, l’homme aux loups souffrait d’une névrose obsessionnelle spontanément guérie mais ayant laissé des séquelles.

    Ce n’est qu’après les années 1920 avec son “Au-delà du principe du plaisir” que Freud effectue un nouveau déchiffrage de la structure d'une névrose obsessionnelle avec ce qu'il appelle "la désintrication des pulsions de vie et de mort". C'est ainsi qu'il décrit les effets dévastateurs de la pulsion de mort lorsqu'elle est à l'œuvre dans la vie de l'obsessionnel sous la forme de la pulsion de destruction ainsi que le rôle impitoyable qu’y joue le Surmoi quand il retourne toute l'agressivité qu’il éprouve envers son rival contre lui-même.

    Cette dernière approche de Freud permet, je trouve, de relire beaucoup plus facilement tout ce que Lacan a avancé de la névrose obsessionnelle avec l’aide du graphe de désir dans le séminaire des Formations de l’inconscient, lorsqu’il oppose au désir insatisfait de l’hystérique, le désir impossible de l'obsessionnel. Mais ceci exigerait bien d’autres développements. ce sera pour une autre fois.


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    11 min
  • D'énigmes en quiproquos et quolibets, le style de Lacan ( Podcast n°50)
    Jan 26 2025

    Lacan, en ce temps des premiers séminaires, s’exprimait dans un langage audible par tous et je me suis souvent demandé ce qui avait pu infléchir à ce point son style, au cours des années, quels transferts avaient ainsi modifié son mode d’adresse à ses auditeurs.

    Pourquoi aurait-il éprouvé le besoin de devenir de plus en plus hermétique, était-ce survenu en raison et à la mesure de son succès dans les milieux intellectuels français ou bien était-ce plutôt lié son effort de rendre la psychanalyse transmissible par une sorte de mathématisation qui l’aurait nécessité ? Quoiqu’il en soit, il est frappant c’est de constater à quel point dans ces premiers séminaires, il tentait de faire passer son message à ses auditeurs, tandis que, au cours des dernières années, il faisait tout pour leur compliquer la tâche. Il ne parlait plus que par énigme et quiproquos. Comment, par exemple, déchiffrer cet aphorisme qu’il proposait dans son texte si difficile, si ardu, » L’étourdit » : « Une femme ne rejoint L’Homme que dans la psychose » ? Ou encore comment saisir la portée de ce qu’il énonçait dans son texte “Propos introductif à un congrès sur la sexualité féminine”, “ Si la position du sexe différe quant à l’objet c’est de toute la distance qu’il y a entre la forme fétichiste et la forme érotomaniaque de l’amour”.

    En associant ces deux formules lacaniennes à propos des femmes et de la psychose, et surtout en prenant appui sur la forme grammaticale que Freud avait donné du délire érotomaniaque : “ Non ce n’est pas elle, ma mère, que j’aime, mais c’est lui, parce qu’il m’aime” on peut rendre compte à la fois du changement d’objet nécessaire aux chemins empruntés par la féminité à savoir l’abandon de la mère comme objet d’amour pour pouvoir entrer dans l’Œdipe en nouant un lien au père et surtout un lien au phallus dont celui-ci est le détenteur, mais aussi de la sortie de l’Oedipe de la petite fille qui pour Freud était resté dans l’ombre, puisque pour lui, la fille se réfugie dans l’Oedipe comme dans un port : Pour lui, il n’est pas question qu’elle mette les voiles ! Or avec ces trois temps du délire érotomaniaque, dont le troisième, avec cette phase de dépit, on peut éclairer ce que Lacan a appelé, la versagung, la fondamentale déception de la fille à l’égard du père, de ne jamais lui avoir donné un enfant.

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    12 min
  • Quand les petites filles rêvent de la mort de leur mère (Podcast n° 49)
    Dec 30 2024

    C’est un fait que dans le champ analytique le désir de la mort du père est largement pris en compte, admis, mais que par contre ce qu’il en est du désir de la mort de la mère éprouvé par la fille est en grande partie élidé, même si la la haine pour la mère qui permet à la fille de franchir l’étape de l’Oedipe est bien décrite et connue.
    Il trahissent pourtant ces rêves de mort le désir de la petite fille de remplacer sa mère dans l’amour de son père. Refoulé ce désir, maintient la fille dans une dépendance du désir de la mère, l’empêche de s’en libérer en raison d’une immense culpabilité. * Freud en fait le noyau de l’hystérie. Tel est l’intérêt de ces quelques lignes qui se trouvent dans le grand chapitre “ Rêves de mort de personnes chères”.
    C’est le rêve d'une petite fille surnommée « Œil de lynx ». En fait c'est une petite fille devenue adulte et en analyse avec Freud. Il écrit « Un jour je trouve une dame très affligée et en pleurs. Elle me dit : je ne veux plus voir les gens de ma famille, ils ne peuvent être qu'épouvantés par moi. »

    Voici le texte du rêve « Un lynx ou un renard ( Luchs oder Fucks) se promène sur le toit, puis quelque chose tombe ou c'est elle qui tombe, et alors on ramène sa mère, morte, à la maison et alors elle se met à pleurer des larmes de douleur. » Dans les lignes qui suivent Freud décrit « les divers états psychiques » d'une petite fille hystérique. Il évoque à son propos de nombreux rêves qui expriment ses désirs de mort à l'égard de sa mère. « Tantôt elle assistait aux obsèques d'une vieille femme, tantôt elle se voyait avec sa sœur assises à table en vêtements de deuil ».

    Tous ces rêves de mort de la mère, qui ne sont d’ailleurs pas seulement l’apanage des petites filles, puisque les garçons peuvent aussi rêver de la mort de leur mère, m’ont fait penser à ce que Lacan avait dit à propos de la jouissance féminine, du fait que si les femmes n’en disaient mot c’était avant tout parce qu’elles en auraient été littéralement terrifiées. Quelles pourraient être les raisons de cette terreur, de cette épouvante ? Une assertion de Lacan pourrait servir de piste de réflexion “ Une femme ne prend sa place dans le rapport sexuel qu’en tant que mère”. Dès lors, tous ces rêves de mort de la mère peuvent l’indiquer : Dans cette jouissance au-delà du phallus telle que Lacan l’évoque d’une façon logique peut-être s’agit-il d’un redoutable affrontement à la mère où il s’agit de triompher d’elle, une façon de prendre fantasmatiquement sa place, certes non plus dans le désir du père mais dans le désir d’un homme. Ainsi je me risquerai bien à dire que dans le rapport sexuel, une femme remet en jeu son très primitif rapport à la mère non pas du côté de l’amour mais peut-être du côté de la haine. Dans le discours analytique, on parle très peu de ce désir de mort comme s’il était si profondément refoulé qu’il est littéralement inaccessible, parce qu’au fond intolérable. Il est grand temps d’appeler à notre secours Dionysos qui est non seulement le dieu du vin et de la vigne mais aussi des Bacchanales. Il parcourait ainsi les montagnes du Cithéron en compagnie de toute une troupe de ménades.


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    14 min
  • Tendance au suicide et sentiment de culpabilité (Podcast n°48)
    Nov 23 2024


    Dans l’un des derniers chapitres des Essais de psychanalyse, sous le titre « Etats de dépendance du moi » Freud aborde la question du Surmoi et du sentiment de culpabilité qu’il engendre. A à son propos, il se pose cette question « Comment se fait-il que le Surmoi se manifeste essentiellement comme sentiment de culpabilité et avec cela, fasse preuve envers le moi d’une dureté et d’une sévérité extraordinaire ? Il l’explique par le fait qu’il est le produit des premières identifications du sujet. Identifications qui sont survenues en un temps ou, petit enfant il se trouvait soumis sans défense à l’autorité et à la volonté de ses parents, à leur caprice. Si Freud évoque une identification paternelle précoce, Mélanie Klein, elle décrit plutôt un surmoi archaïque maternel qui serait à l’oeuvre avant même le franchissement de la situation oedipienne, Quoiqu’il en soit le Surmoi plonge profondément dans le ça et Il en a toute la violence et la cruauté. Il persécute littéralement le sujet. Freud analyse alors les méfaits de ce Surmoi dans la mélancolie, la névrose obsessionnelle et l'hystérie.

    Dans ce même article, Freud attribue aux effets délétères du Surmoi, ce qu’il appelle la réaction thérapeutique négative comme étant le refus énergique de guérir. Le seul moyen de lutter contre ce refus étant de retrouver ses sources inconscientes surmoïques. En note il décrit ainsi les difficultés que rencontre l’analyste pour lutter contre ce refus délibéré de guérir. Il nous indique que le cas le plus favorable est celui où ce sentiment de culpabilité est un sentiment emprunté à quelqu’un d’autre. C’est à dire qu’il est la trace d’un ancien objet d’amour abandonné. Une fois cette trace retrouvée, le sentiment de culpabilité qui l’accompagnait peut à son tour être abandonné. Un autre cas qui peut aussi être favorable, c’est le cas où la personnalité de l’analyste lui permet de se mettre à la place de l’idéal du moi de l’analysant. Mais cela pose tout aussitôt, comme Freud le souligne, toute une série de problèmes éthiques car l’analyste n’est pas là pour jouer le rôle de sauveur ou d’éducateur. Il y a pourtant une échappée possible à ce dilemme. On peut la décrire en évoquant la légende d’Oreste, celui qui ayant assassiné sa mère et son amant pour venger son père Agamemnon réussit à se libérer des poursuites, des furies, en venant plaider sa cause assisté par Athéna, la déesse de la sagesse, avec Apollon, comme avocat. De plus cela a le mérite de nous reposer des appels au Père Eternel.

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    12 min
  • Approches analytiques de la frigidité avec Marie Bonaparte et avec Lacan ( Podcast n°47)
    Oct 27 2024

    Marie Bonaparte a participé d'une façon tout à fait personnelle, à la question de la sexualité féminine. Elle nous donne en effet, de par les problèmes sexuels qu'elle a tenté toute sa vie de résoudre, une approche vivante et inattendue de la question de la frigidité.

    Marie avait entendu parler du Professeur Halban, lui aussi de Vienne, qui pratiquait des interventions chirurgicales pour guérir ses patientes de leur absence de plaisir orgasmique. Il rapprochait, dans ce but, le clitoris du méat urinaire. Elle devint une enthousiaste propagandiste de cette méthode avant de devenir celle, non moins enthousiaste, de la psychanalyse. Elle ne put en tout cas que reconnaître l'échec total de cette méthode chirurgicale en ce qui la concernait.

    Des années après tirant partie de tout ce qu'elle a appris de son analyse, elle a donc abordé la question du complexe de castration féminin, en étant au reste extrêmement fidèle au texte freudien, dans un livre qui a pour titre " Sexualité de la femme " (paru en 10/18, 1977).

    Concernant le débat sur la phase phallique de la petite fille, Marie Bonaparte reste strictement dans la ligne freudienne, elle reprend tous les arguments de Freud, concernant le changement d'objet, l'abandon nécessaire de la mère pour se tourner vers le père, l'abandon de l'activité pour la passivité et donc l'abandon de la masturbation phallique (clitoridienne) qui marquent la spécificité du destin féminin.

    Mais le passage de cet ouvrage de Marie Bonaparte qui m'a paru le plus intéressant est ce qu'elle décrit le rapport sexuel comme " Un combat de deux mâles " quand les femmes n'ont pas abandonné leur activité phallique et sont restées, comme elle les nomme " clitoridiennes " et non pas " vaginales " :

    " … l'accouplement de ces femmes-là avec un homme garde toujours plus ou moins quelque chose d'un combat. Le coït d'une femme clitoridienne avec un homme est, en effet comparable au combat de deux hommes où le plus faible est vaincu, pénétré, transpercé, et où seul le vainqueur remporte le trophée de l'orgasme dans le retour à lui seul dévolu, " au corps maternel ". Il semble que ces accouplements-là nous offre le reflet, le vestige conservé jusqu'à nos temps évolués de cette lutte primitive au domaine biologique entre le mâle et la femelle, postulée par Ferenczi, pour le retour nostalgique au corps maternel, lutte de laquelle la femme est sortie vaincue ". C’est en effet la preuve, ce combat sexuel avec l’homme vécu comme un objet rival, que la mère comme objet d’amour n’a pas en effet été abandonné. Cela nous permet de conjuguer cette approche de Marie Bonaparte à celle de Lacan.

    Pour Lacan, en effet la frigidité peut être levée dans l’analyse, car elle est à un défaut de ce qu'il appelle " castration symbolique ", c'est-à-dire ce en quoi l'enfant, fille ou garçon a dû renoncer à être l'objet comblant de la mère. " La frigidité, pour étendue qu'en soit l'empire, et presque générique, si on tient compte de sa forme transitoire, suppose toute la structure inconsciente qui détermine la névrose, même si elle apparaît hors de la trame des symptômes. Ce qui rend compte d'une part de son inaccessibilité à tout traitement somatique - d'autre part à l'échec ordinaire des bons offices du partenaire le plus souhaité. Seule, l'analyse la mobilise, parfois incidemment, mais toujours dans un transfert qui ne saurait être contenu dans la dialectique infantilisante de la frustration, voire de la privation, mais bien tel qu'il mette en jeu la castration symbolique. " ( Propos directifs pour un congrès sur la sexualité féminine).

    L’expérience clinique de Marie Bonaparte sert d’exemple à son propos.

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    13 min