Épisodes

  • #164 Pedro Winter, producteur, DJ et compositeur : « Les Daft Punk m’ont appris la patience, à ne pas brûler les étapes »
    Nov 6 2025

    Personnage-clé de la musique électronique française depuis trente ans, Pedro Winter, 50 ans, est l’invité du « Goût de M » cette semaine. Son parcours commence par être lié à celui de Daft Punk, dont il accompagne l’ascension à la fin des années 1990. Quelques années plus tard, il sera, avec son label, Ed Banger, une des rampes de lancement de ce qu’on appellera la French Touch 2.0 portée par des groupes tels que Justice, Mr Oizo, SebastiAn, DJ Mehdi ou Cassius. Aujourd’hui, Pedro Winter partage son temps entre son label, devenu influent dans le monde entier, des missions de direction artistique et des sets de DJ en tant que Busy P. Il a d’ailleurs mixé, fin octobre, lors de la soirée Because Beaubourg, une fête organisée au Centre Pompidou, avant que le musée ferme pendant cinq ans. Il vient également de lancer ED – pour Exclusively Digital –, qui lui permet de sortir des titres plus rapidement.


    Pedro Winter nous reçoit dans les locaux historiques d’Ed Banger, rue Ramey, dans le 18ᵉ arrondissement, tout près de Montmartre. Un lieu aux allures de boutiques de disques avec des bacs remplis de 33-tours. Un lieu qui, selon lui, ressemble plutôt à une « chambre d’ado » avec des peluches, des jouets Daft Punk, des disques d’or, un flipper à son effigie et des planches de skateboard, une passion héritée de sa jeunesse, « une des cultures les plus bienveillantes et les plus inclusives qui soit ».


    Dans son bureau, à côté d’un portrait de lui que viennent récemment de faire Pierre et Gilles pour la couverture du numéro d’automne du magazine Zeweed, il confie avoir voulu être avocat quand il était jeune. Il abandonne la fac lorsqu’il rencontre les Daft Punk, Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter. Sur les conseils du père de ce dernier, Daniel Vangarde, Pedro Winter devient le manageur du duo pendant douze ans. Dans cet épisode du « Goût de M », il confesse aimer la techno minimale, l’album Rest, d’Isolée, demeurant dans son « panthéon de la musique électronique », et continue de s’enthousiasmer pour les jeunes talents, comme la chanteuse et compositrice française Oklou. Intéressé par la mode, il s’assume caméléon : « Je suis autant à l’aise quand c’est bien coupé chez Dior Homme qu’un peu plus ample avec les Japonais d’A.Presse. »

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    Cet épisode a été publié le 7 novembre 2025.

    Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la formation et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et de Marjorie Murphy, avec Guillaume Girault au son et à la réalisation.

    Musique : Gotan Project

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    49 min
  • #163 Rebecca Marder, actrice : « C’était inouï d’entrer à la Comédie-Française à 20 ans, après seulement un an d’école »
    Oct 30 2025

    C’est l’un des nouveaux visages du théâtre et du cinéma français. Ancienne prodige de la Comédie-Française, qu’elle intègre en 2015 à 20 ans, elle ne tarde pas à être courtisée par le cinéma, qui raffole de son ardeur, de son magnétisme et de son énergie. Elle est Simone Veil jeune, pour Olivier Dahan, Irène, la jeune actrice éprise d’absolu d’Une jeune fille qui va bien, de Sandrine Kiberlain, ou encore l’avocate combative de Mon crime, pour François Ozon. Un réalisateur qu’elle retrouve pour L’Etranger, qui vient de sortir en salles. Dans cette adaptation du chef-d’œuvre d’Albert Camus, Rebecca Marder interprète Marie Cardona – un des seuls rôles féminins du film –, la fiancée de Meursault , qui est jugé et condamné pour le meurtre d’un Arabe.


    Rebecca Marder, 30 ans, nous reçoit dans un immeuble haussmannien, un deux-pièces du 11e arrondissement, une « zone de transit », dit-elle, puisqu’elle s’apprête à déménager. Comme ses livres ne sont pas encore tous encartonnés, sa bibliothèque témoigne de ses goûts : Fou de Vincent, d’Hervé Guibert, La Cloche de détresse, de Sylvia Plath… « J’aime les livres. Même quand je pars en voyage, j’en emporte beaucoup trop », s’amuse-t-elle.


    Dans cet épisode du « Goût de M », elle revient longuement sur ses aspirations à monter sur scène, depuis qu’elle a joué au cinéma pour la première fois à l’âge de 5 ans dans Ceci est mon corps, de Rodolphe Marconi, au côté de Louis Garrel. Mais aussi depuis que sa mère, journaliste, l’emmenait voir des pièces dans des théâtres de banlieue, au-delà du 13ᵉ arrondissement où elles habitaient. Elle accompagnait également son père au cinéma aussi bien pour voir un Indiana Jones que des longs-métrages « pas du tout appropriés » comme La Femme des sables (1964), de Hiroshi Teshigahara. « Un film traumatisant », en rit-elle aujourd’hui.

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    Cet épisode a été publié le 31 octobre 2025.

    Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et de Marjorie Murphy, avec Anaïs Reinhardt au son et à la réalisation.

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    46 min
  • #162 Pierre Hermé, pâtissier : « La pâtisserie rassemble les gens. Il y a quelque chose de social et de culturel autour du gâteau, parce que c’est la célébration, l’anniversaire, le mariage… »
    Oct 23 2025

    Ispahan, Mogador, tarte Infiniment vanille, Plénitude ou confiture Satine figurent parmi les créations les plus connues de l’invité du « Goût de M » cette semaine. Pierre Hermé, élu meilleur pâtissier au monde par l’académie des World’s 50 Best Restaurants en 2016, a contribué à faire sortir sa discipline de l’ombre de la cuisine dans laquelle elle est longtemps restée. Son génie, c’est d’avoir compris très tôt que le goût est un langage, et que ses œuvres pouvaient être assemblées chacune comme une architecture. Il s’est ainsi emparé d’un petit biscuit un peu oublié, le macaron, qu’il a réinventé en produit de luxe, en symbole de l’art à la française, et qu’il vend dans des boutiques écrins à travers le monde entier.


    Pierre Hermé nous accueille dans son vaisseau amiral, un hôtel particulier, boulevard Malesherbes à Paris, où sont conçues et pensées toutes les créations maison. Au premier étage, un bureau et un showroom, où l’homme de 63 ans reçoit et fait goûter les inventions mises au point dans l’atelier au rez-de-chaussée. L’ensemble, qui forme un lieu sobre et chaleureux, a été conçu avec la participation de Sanjit Manku et Patrick Jouin, deux spécialistes du design, un domaine qu’apprécie beaucoup le pâtissier. « J’aime beaucoup cet endroit car la lumière y est très douce, très bien étudiée », précise-t-il, en ajoutant qu’il adore le travail de Philippe Starck.


    Dans cet épisode résolument sucré, Pierre Hermé fait part de son goût pour la photo, avec des artistes comme Jean-Louis Bloch-Lainé et Irving Penn, et de son admiration pour le chanteur Alain Bashung. Il raconte aussi son enfance dans la boulangerie familiale, à Colmar, quand l’odeur du pain lui flattait les narines au réveil. Son arrivée à Paris, à 14 ans, chez Lenôtre, lui apprend « la rigueur, l’attention aux détails et l’importance de l’organisation pour produire de la qualité ». Après 1986, il débarque chez Fauchon avec le titre de « chef pâtissier », à la tête d’une équipe d’une trentaine de personnes, et commence à travailler sur ces « associations de saveurs » qui vont faire sa renommée.


    Cet épisode a été publié le 24 octobre 2025.

    Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), avec Guillaume Girault et Benoît Thuault à la réalisation sonore, préparé avec l’aide de Diane Lisarelli, Marjorie Murphy et Juliette Savard.

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    50 min
  • #161 Rebeka Warrior, écrivaine et musicienne : « Ça fait du bien de pleurer en écoutant un morceau, de se mettre en colère, c’est un défouloir »
    Oct 16 2025

    L’autrice de « Toutes les vies », en lice pour le prix de Flore, en tournée dans toute la France avec son groupe Kompromat, est l’invitée du « Goût de M », en accès libre dès le vendredi sur toutes les plateformes.


    Il s’agit d’une première et remarquable incursion de la musicienne dans la littérature. Dans Toutes les vies, roman d’autofiction, Rebeka Warrior raconte une histoire d’amour, celle qui lie la narratrice à Pauline, atteinte d’un cancer. L’histoire d’amour devient celle d’un deuil impossible puis d’une quête spirituelle. Le titre du livre, que la chanteuse de Kompromat a tatoué sur la peau, est tiré de La Mouette, d’Anton Tchekhov.


    Rebeka Warrior nous reçoit à proximité du parc de Belleville, dans son appartement parisien au décor minimaliste. C’est un mini-duplex, avec des tatamis et une omniprésence du bois, comme celui du petit bureau où elle aime travailler. Celle qui a étudié aux Beaux-Arts à Nantes après avoir grandi à Saint-Nazaire confie avoir été une lectrice sur le tard : « Je me suis mise à la littérature quand il y a eu beaucoup de livres audio, je suis audiolectrice. »


    Après les groupes Mansfield.TYA et Sexy Sushi, cette fan de Bérurier noir, des Cure et des compilations Thunderdome (« de la techno hardcore que j’écoutais au réveil ») forme le duo Kompromat avec le musicien français Vitalic. Pour composer, elle dispose, dans son appartement, d’un petit studio avec beaucoup de synthés, où elle a entreposé un taishōgoto, dont elle nous fait écouter quelques notes, et son insigne de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.


    Elle revient sur la genèse de son roman. Pour son écriture, elle confie s’être entretenue avec son « coup de foudre artistique » : Brigitte Giraud, Prix Goncourt 2022. Toutes les vies figure parmi les cinq titres sélectionnés pour le prix de Flore 2025, remis le 5 novembre. Ce jour-là, elle sera sur la scène du Zénith Paris - La Villette avec Kompromat.

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    Cet épisode a été publié le 17 octobre 2025.

    Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Marjorie Murphy, avec Anaïs Reinhardt à la réalisation sonore.

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    48 min
  • #160 Philippe Starck, designer : « Si on est un peu honnête avec soi-même, autour de soi, on a 85 % d’objets inutiles »
    Oct 10 2025

    C’est un esprit singulier, iconoclaste, ultra-prolifique, souvent en avance sur son temps, un homme qui a totalement repensé le goût de son époque et celui de sa discipline, au point d’en devenir l’incarnation la plus évidente. Cet homme, c’est Philippe Starck, designer, qui a œuvré, depuis le début des années 1980, à rendre le design plus démocratique et plus accessible. « Il me paraît inacceptable que des gens dans une famille ne puissent pas s’acheter quelque chose de qualité dont ils ont besoin. L’élégance, c’est le nombre, et grâce au nombre, on peut descendre les nombres du prix », estime-t-il dans ce premier épisode de la septième saison du « Goût de M ».


    Aujourd’hui âgé de 76 ans, il semble avoir tout inventé, ou presque, avec à son actif plus de 10 000 créations et objets, du plus trivial au plus sophistiqué : brosses à dents, presse-agrumes, robinets, vélos, yachts, et beaucoup de chaises, comme la transparente Louis Ghost… Il a contribué au relooking du Pass Navigo, mais aussi à celui de nombreux lieux, comme le café Costes, ou plus récemment, en 2014, du Caffè Stern, passage des Panoramas à Paris, où il nous accueille.


    Volubile et malicieux, le designer se confie longuement sur sa jeunesse qu’il qualifie de « terrifiante », tellement il se sentait seul. Elevé seul par sa mère, il se rappelle avoir dormi à même le sol dans sa chambre, et de s’être amusé avec des jouets d’une manière prémonitoire : « Ils ne me satisfaisaient pas, alors je les limais, je les rectifiais, je les cassais. » Plus tard, il fait des rencontres déterminantes dans son choix de carrière, d’abord avec le styliste français Jean-Charles de Castelbajac, puis avec l’agent italien Arturo Del Punta Cristiani, à qui il présente des des projets sous forme de dessins et qui le met rapidement en relation avec des éditeurs de meubles. Acharné de travail (« 12 heures par jour »), il raconte également sa méthode : « Tout nu devant ma table, devant ma feuille blanche ». Une tenue d’Adam en conformité avec son précepte : « Plus il y a de matérialité, moins il y a d’humanité.»

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    Cet épisode a été publié le 10 octobre 2025.

    Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli, Marjorie Murphy et Juliette Savard, enregistré par Guillaume Girault et réalisé par Benoît Thuault.

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    47 min
  • #159 (LA)HORDE, collectif d'artistes et chorégraphes : « Grâce à TikTok, grâce à ses challenges, on n’a jamais vu autant de jeunes danser, c’est génial »
    Jun 19 2025
    Rien que leur nom témoigne de la diversité de leurs inspirations puisqu’il fait à la fois référence à l’écrivain Alain Damasio et à son chef-d’œuvre, « La Horde du Contrevent », ainsi qu’à l’univers du jeu vidéo « World of Warcraft ». Le dernier épisode de la saison du « Goût de M » interroge cette semaine le goût du collectif (LA)HORDE, qui secoue la danse contemporaine depuis une dizaine d’années et dirige, depuis 2019, le Ballet national de Marseille. Composé d’un trio de jeunes artistes multimédia, Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel, (LA)HORDE a déjà collaboré avec Christine and the Queens, Madonna, Sam Smith, et a marqué les esprits avec des pièces fortes comme « Room with a View », dont la musique était composée par Rone.

    On fait leur connaissance au Théâtre de la Ville, à Paris, où ils dirigeaient « Age of Content », une de leurs pièces qui interroge l’absence de frontières entre le réel et le virtuel. Cet après-midi, fin mai, la vingtaine de danseurs du Ballet national de Marseille, de 16 nationalités différentes, et le trio de cofondateurs débriefent la représentation de la veille, avant d’entamer les répétitions. Ce lieu leur tient à cœur puisqu’ils y étaient des « spectateurs assidus » : « Au Théâtre de la Ville, il y a les artistes les plus underground comme les plus célèbres. On a fait beaucoup de notre éducation théâtrale et chorégraphique ici. »

    Ceux qui désignent l’artiste italien Romeo Castelluci comme leur « maître ultime », reviennent sur leur rencontre au début des années 2010, où, ils passaient « beaucoup de temps dans les milieux queers, notamment à danser ensemble dans des soirées », à côtoyer de jeunes stylistes qui allaient se faire une notoriété quelques années plus tard. Former un trio leur apparaît comme une force puisque « les choses positives sont multipliées par trois et tout ce qu’il y a de plus difficile on le divise par trois ». Dans cet épisode, ils racontent leur méthode pour travailler de concert, leur attrait pour la danse « post-Internet », leur défense des personnes en marge et leur découverte de Bassiani, night-club de Tbilissi, qui a nourri leur spectacle « Marry Me in Bassiani », en y inscrivant des mouvements de danses géorgiennes.

    (LA)HORDE, collectif à la tête du Ballet national de Marseille, et ses danseurs se produiront au Théâtre des Salins, à Martigues, le 22 janvier 2026, puis à Paris, au Centquatre, du 2 au 4 avril, et à La Villette, du 16 au 25 avril.
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    Cet épisode, le dernier de la saison, a été publié le 20 juin 2025.

    Depuis six saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.

    Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et de Juliette Savard, enregistré par Malo Williams. Réalisé en alternance par Guillaume Girault, Emmanuel Baux et Benoît Thuault.

    Musique : Gotan Project

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    51 min
  • #158 Yoa, chanteuse : « Sur dix ans de castings, je n’ai eu que des rôles pour des filles qui s’appelaient Lila ou Leïla, des filles qui viennent de banlieue et veulent se réapproprier leur corps par leur sexualité »
    Jun 12 2025
    Son premier album, La Favorite, sorti en janvier, l’a positionnée comme l’une des figures montantes de la chanson française. En février, Yoa remportait le prix Révélation scène aux Victoires de la musique. Ses chansons mélangent des rythmes urbains et électroniques qui accompagnent des paroles nourries de littérature et évoquent sans détour les relations, les sentiments qui se délitent et les violences sexuelles – comme lorsqu’elle confronte son agresseur dans Le Collectionneur, dernier morceau de l’album.

    Elle nous reçoit dans son appartement, où elle vient d’emménager, une « petite grotte un peu chaleureuse » aux confins du 5e arrondissement de Paris. Un deux-pièces où cohabitent un grand canapé en velours blanc et un fauteuil livré sans notice de montage, des lampes Ikea et ses références culturelles : l’album How I’m Feeling Now de Charli XCX, un recueil de poèmes d’Arthur Teboul (vocaliste et parolier du groupe Feu ! Chatterton), Clôture de l’amour, de Pascal Rambert – un « livre de chevet » –, et « Guillaume Dustan, qui est là, dans [s]a chambre ».

    Dans cet épisode du « Goût de M », Yoa parle de son père, suisse, et de sa mère, camerounaise, qui l’ont fait grandir à Paris au milieu de films, de livres et de musique. A 26 ans, elle mêle allègrement références pop (« Lana del Rey, oh mon Dieu ! »), littérature féministe (Virginie Despentes, bell hooks, Valerie Solanas) et philosophie (Georges Bataille). Elle s’est d’ailleurs imaginée philosophe, puis actrice de théâtre, avant que ses chansons postées sur les réseaux sociaux ne soient repérées par des professionnels de la musique. Elle achève sa tournée cet été et participera à de nombreux festivals.

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    57 min
  • #157 Thomas Lévy-Lasne, peintre : « S’il n’y a plus de futur, à quoi cela sert-il de peindre ? La peinture, c’est pour s’inscrire dans le temps »
    Jun 5 2025
    Cette semaine, « Le goût de M » raconte l’histoire d’un peintre qui représente sur toile ce qui l’entoure : les fêtes, les corps qui dansent, les cendriers qui débordent… Thomas Lévy-Lasne, grand défenseur de la peinture figurative, aime « représenter ce qu’il se passe quand il ne se passe rien ». Puis il prend conscience de la « dérive climatique », que le monde autour de lui s’écroule. « Est-ce que je continue de peindre, alors qu’il n’y a plus de futur ? » Ses tentatives de réponse se trouvent dans « La Fin du banal » (éd. Beaux-Arts de Paris, 35 €), paru en avril, sa première monographie, préfacée par Justine Triet, réalisatrice et scénariste, sa grande amie. Il y compile ses œuvres réalisées depuis une vingtaine d’années.

    Lui qui voulait faire des peintures « simples, très premier degré », nous reçoit chez lui, dans un immeuble ouvrier situé au cœur des puces de Saint-Ouen. Un lieu « pas très confortable, entre la bâche plastique et la lumière de parking ». Au mur de la cuisine ouverte, un grand poster d’un tableau de Titien, « Bacchus et Ariane », son œuvre préférée, où « tout a l’air harmonieux, sain » mais qui cache une certaine violence.

    Dans cet épisode, Thomas Lévy-Lasne nous raconte sa conscience de la catastrophe à venir et ce que cela soulève chez lui, en tant que peintre. Il revient sur son enfance « privilégiée », son entrée aux Beaux-Arts de Paris à 17 ans, « les doigts dans le nez », évoque son insensibilité à l’art moderne. Il mêle anecdotes biographiques – lorsqu’il « baladait » Clément Rosset, philosophe du rapport au réel, dans des bars malfamés – et piques adressées au monde de l’art, qu’il décrit comme classiste, violent et sexiste.

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    56 min