Épisodes

  • Les bouleversements de l'art contemporain
    Oct 19 2025

    À quelques jours de Art Basel Paris, le rendez-vous majeur du marché de l’art contemporain, le monde de l’art vit une période de bouleversements.

    Les grandes foires se multiplient, les collectionneurs se globalisent, les maisons de vente s’internationalisent — les équilibres changent. La place de Paris se renforce, profitant à la fois du Brexit et de l’effervescence culturelle post-Covid. Les pays du Golfe, eux, investissent massivement dans les musées, les fondations et les foires, cherchant à transformer le soft power pétrolier en influence culturelle. Et puis, de l’autre côté de l’Atlantique, le climat politique américain — marqué par le retour de Donald Trump et une certaine crispation identitaire — pourrait peser sur le marché et sur la liberté des artistes. Pour l’heure, le marché américain n’en reste pas moins toujours fort. Comment se porte aujourd’hui le marché de l’art contemporain ? Quelles sont les nouvelles places fortes ? Quels artistes dominent la scène ? Et comment les bouleversements politiques, économiques et culturels redessinent-ils la carte mondiale de l’art ?

    Invités :

    • Nathalie Obadia, galeriste spécialisée dans l’art contemporain, avec deux espaces à Paris et un à Bruxelles. Enseignante à Sciences Po. «Géopolitique de l'art contemporain» et «Figures de l’art contemporain», éditions le Cavalier Bleu
    • Alain Quemin, professeur de Sociologie de l’art à l’Université Paris VIII. Contributeur de la presse artistique. «Le monde des galeries. Art contemporain, structure du marché et internationalisation», éditions du CNRS. Version anglaise, chez Bloomsbury Press.
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    49 min
  • De la solitude de l’Amérique latine ?
    Oct 18 2025

    Ni totalement du «Nord», ni tout à fait du «Sud», l’Amérique latine est un continent à part. Héritière de l’Europe, façonnée par la colonisation et le catholicisme, elle s’est pensée longtemps comme une excroissance de l’Occident. Et pourtant, depuis quelques décennies, elle semble s’éloigner : crises démocratiques, populismes de droite comme de gauche, tensions sociales, nouvelles dépendances économiques vis-à-vis de la Chine, et un rapport de plus en plus distancié avec les États-Unis, à quelques exceptions près. Que reste-t-il du «rêve occidental» en Amérique latine ? Sommes-nous en train d'assister à une désoccidentalisation du continent ?

    Invités :

    • Alain Rouquié, directeur de recherche émérite au CERI Sciences Po, ancien ambassadeur de France au Mexique et au Brésil et directeur des Amériques au Quai d’Orsay. «Les dérives d'un continent. L'Amérique latine et l'Occident» éditions Métailié
    • Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Iris. Journaliste au Monde Diplomatique. «Désoccidentalisation. Repenser l’ordre du monde», éditions Agone.
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    49 min
  • Intelligence artificielle et défense : révolution ou évolution stratégique ?
    Oct 12 2025

    L’intelligence artificielle pourrait devenir la force nucléaire du XXIè siècle, émergeant comme la rupture technologique qui va transformer la guerre de demain. Son intégration progressive au cœur des nouvelles technologies militaires est déjà en train de modifier la nature du combat moderne.

    Sur les terrains actuels – que ce soit dans le conflit russo-ukrainien ou dans la confrontation israélo-palestinienne- l’utilisation massive de drones et de capteurs génèrent un tel flot de données qu’il ne peut plus être géré par l’humain seul.

    L’intelligence artificielle devient dès lors indispensable pour analyser les données et répondre aux besoins tactiques en temps réel. Les algorithmes de l’IA jouent un rôle éminent dans les systèmes d’armement et au-delà dans les processus de décision, particulièrement dans un contexte où les acteurs privés prennent une part croissante dans le développement technologique. États et industries de défense sont-ils préparés pour la rupture technologique qui les attend ? Quels risques pour notre autonomie stratégique ?

    Émission enregistrée à Toulon dans le cadre des Rencontres Stratégiques de la Méditerranée. FMES/FRS.

    Invités

    • L’Amiral Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation Méditerranéenne d’Études Stratégiques
    • Frédéric Coste, maître de recherches à la Fondation pour la Recherche Stratégique
    • Jean-Christophe Charles, ancien officier dans la Marine nationale française. A travaillé 15 années dans l’industrie de défense innovante. Chercheur associé à la FMES.
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  • La France et le monde : résistances et recompositions géostratégiques
    Oct 11 2025

    La France est secouée de toutes parts, en interne comme à l’international. La crise politique de cet automne fait entrer le pays dans une nouvelle période d’instabilité alors que l’influence de la France à l’extérieur est en plein questionnement, que la guerre se poursuit en Europe, que les foyers de crise se multiplient dans le monde et que la politique étrangère française semble déboussolée, voire à contretemps.

    La France a, ces dernières années, enregistré d’importants revers diplomatiques en Afrique, ainsi qu’une perte d’influence majeure dans le monde arabe, en Asie et en Amérique latine. Cherchant à incarner une troisième voie en Indo-Pacifique, le poids politique, diplomatique et militaire de la France dans cette région lui assigne davantage un rôle d’observateur que d’acteur de premier plan face à la Chine et aux États-Unis. Longtemps portée par ses atouts maritimes, militaires, économiques et diplomatiques, la puissance internationale de la France est aujourd’hui contestée. Ses territoires d’outre-mer – dans les Caraïbes, le Pacifique, l’océan Indien et l’Atlantique Sud – qui fondent une large part de son rayonnement mondial, sont désormais au cœur des critiques. Accusée de néocolonialisme, en particulier en Afrique et dans ses anciennes colonies, également au sein même de ses départements ultramarins, la France fait face à des stratégies de déstabilisation portées par divers acteurs internationaux. Regard sur les nouvelles formes de remise en cause de l’influence de la France et sur les leviers permettant de les repenser, dans un contexte géopolitique en profonde mutation.

    Émission enregistrée à Toulon dans le cadre des Rencontres Stratégiques de la Méditerranée. FMES/FRS.

    Invités :

    • Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network et responsable de formation Afrique à la Fondation Méditerranéenne d’Études Stratégiques
    • Yannick Chenevard, député du Var, Rapporteur du budget de la Marine et de l'exécution de la Loi de Programmation militaire
    • Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation Méditerranéenne d'Études Stratégiques, spécialiste du Moyen-Orient.
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  • Dans quel monde vivons-nous?
    Oct 5 2025

    2025 marque le 80è anniversaire des Nations unies. L’Assemblée Générale annuelle de l’Organisation qui s’est tenue en septembre avait pour thème «Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains». Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 120 conflits armés font actuellement rage dans le monde et l’ONU parait impuissante à rétablir la paix et la sécurité internationale.

    Les critiques ne manquent pas : une organisation politiquement bloquée, manquant de représentativité et dotée d’une faible efficacité. Une charge qui n’est pas nouvelle, mais à laquelle s’ajoute le désengagement croissant des États-Unis qui contribue à mettre à mal le multilatéralisme. Entre conflits et coopérations, nous peinons à dégager la cohérence de notre monde imprévisible. Alors que la densité des relations internationales devrait favoriser les opportunités de rapprochement, le constat est plutôt aux distinctions et aux clivages, dans un monde qui aurait plus que jamais besoin de davantage de prudence et de solidarité et d’une prise de conscience du partage des responsabilités.

    Invité :

    Guillaume Devin, professeur émérite des Universités à Sciences Po, membre associé du CERI et membre du groupe de recherche sur l’action multilatérale. «Notre système international. Une approche politique des relations internationales», éditions Le Cavalier Bleu.

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  • Le sable: une ressource banale devenue stratégique
    Oct 4 2025

    Il joue un rôle déterminant pour le développement des technologies de pointe. Il joue un rôle déterminant dans notre quotidien. Il est partout. Il constitue les plages, les déserts, les fonds marins, mais surtout… il est au cœur de notre économie moderne. Le sable est la ressource naturelle la plus consommée au monde après l’eau : chaque année, des dizaines de milliards de tonnes sont extraites pour fabriquer du béton, du verre, des routes, des puces électroniques.

    Sans sable, pas de villes, pas d’infrastructures, pas d’Internet. Mais cette ressource, qu’on croit infinie, ne l’est pas. La demande explose, tirée par l’urbanisation et la croissance démographique, au point de créer des tensions économiques, environnementales et même géopolitiques. Certains parlent déjà de «guerres du sable», où mafias, États et multinationales s’affrontent. Le sable comme enjeu stratégique mondial, aussi vital que le pétrole ou l’eau. Enjeu sous-jacent des tensions géopolitiques et producteur de pressions environnementales, il fait l’objet d’un gigantesque engouement et de démesure. Les tours de verre de New York à Dubaï poussent aussi vite que disparaissent les plages. Regard sur le paysage de l’économie mondiale du sable, au demeurant l’un des plus opaques.

    Invité

    Julien Bueb, économiste de l'Environnement. Directeur Transition écologique à la Communauté d’agglomération du Grand Saint-Dizier. Professeur associé à l'École Normale Supérieure. «Géopolitique du sable», éditions Le Cavalier Bleu.

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  • L’intelligence artificielle au cœur de la guerre : une vertigineuse course aux armements
    Sep 28 2025

    L’intelligence artificielle s’impose aujourd’hui comme une rupture technologique majeure. Des voitures autonomes aux assistants numériques, elle transforme nos sociétés. Mais elle révolutionne aussi la guerre. Car l’usage de l’IA aux fins de défense progresse à une cadence qui s’accélère, de l’analyse de données en masse à l’IA «embarquée» dans les systèmes d’armes, de la détection et l’identification de cibles à la gestion des ressources humaines en passant par les drones ou la cyberdéfense.

    Sur les champs de bataille, les conflits en Ukraine et à Gaza témoignent d’une intensification des usages. Intégrée dans les arsenaux, l’IA bouleverse la manière de concevoir, de planifier et de conduire les opérations militaires. Elle est au cœur d’une nouvelle course aux armements, qu’on qualifie parfois d’«hyperguerre», où la vitesse, l’autonomie et la dimension cognitive prennent une place centrale. Dans ce domaine, le civil et le militaire connaissent un rapprochement sans précédent, particulièrement aux USA. Les acteurs les plus puissants de l’IA sont des entreprises privées civiles et les développements de ces dernières années rebattent les cartes de l’industrie de défense. Exemple parmi d’autres, Google qui s’était engagé en 2018 à ce que ses technologies d’IA ne soient pas utilisées à des fins militaires ou de surveillance a supprimé, début 2025, cette promesse de sa charte publique. Quels enjeux stratégiques, politiques et éthiques ? Quels acteurs dominent ce champ ? Quelles régulations internationales sont possibles ? Et jusqu’où cette révolution peut-elle aller ?

    Invités :

    • Laure de Roucy-Rochegonde, chercheuse à l’IFRI où elle dirige le Centre Géopolitique des Technologies, et chercheuse associée au CERI de Sciences Po. «La guerre à l’ère de l’Intelligence Artificielle», aux Presses Universitaires de France
    • Jean-Michel Valantin, spécialiste en études stratégiques et chercheur en géopolitique. «Hyperguerre comme l’IA révolutionne la guerre», éditions Nouveau Monde.
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  • La Moldavie à l'heure d'un scrutin existentiel
    Sep 27 2025

    La Moldavie s’apprête à vivre une élection législative décisive ce 28 septembre 2025, dont les enjeux dépassent largement le cadre national. La Moldavie, ce sont 2,6 millions d’habitants. Un pays enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine. Une ex-république soviétique très majoritairement roumanophone qui ne bénéficie pas de la protection de l’OTAN, et est candidate à l’entrée au sein de l’Union européenne.

    Le Parti Action et Solidarité (PAS) de la présidente Maia Sandu affronte le Bloc électoral Patriotique (BEP) principale force pro-russe du pays. La campagne a révélé une fragmentation partisane et une montée de la défiance envers les élites. Le pays est en proie à des difficultés économiques et souffre d’une crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et d’une vulnérabilité structurelle accentuée par l’émigration. L’enjeu du scrutin dépasse largement les contours de la nation candidate à l’UE, convoitée par le Kremlin et solidaire de l’Ukraine en guerre avec laquelle elle partage 940 km de frontière.

    L’élection est suivie de très près par la Russie qui a intensifié, ces dernières semaines, ses ingérences via des financements occultes, de la désinformation et des pressions notamment en Transnistrie et en Gagaouzie. Le scrutin représente un test crucial pour la démocratie et l’avenir européen de la Moldavie, véritable laboratoire des rapports UE-Russie dans l’espace post-soviétique. Entre les aspirations européennes de certains, les liens historiques et politiques avec Moscou, et les défis économiques et sociaux quotidiens, ces élections pourraient bien redessiner l’équilibre politique dans la région.

    Invités :

    • Céline Bayou, chargée de cours à l’INALCO. Chercheure associée au Centre de Recherches Europes-Eurasie de l’Inalco et rédactrice en chef de «Regards sur l’Est»
    • Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF de Sciences Po, chercheur associé à HEC. «La Moldavie face à son destin. Les enjeux d’une élection législative décisive», étude IFRI.
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