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Choses à Savoir
Science
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    Épisodes
    • Peut-on vraiment dire qu’un arbre meurt de « vieillesse » ?
      Jun 23 2025

      Dans l’imaginaire collectif, un chêne millénaire finit par s’éteindre parce qu’il a simplement atteint la limite de son horloge biologique. Mais la réalité forestière est plus nuancée : les arbres ne possèdent pas de programme de mort prédéterminé comparable à celui des mammifères. Ils succombent le plus souvent à une combinaison de stress externes—tempêtes, sécheresses, parasites, incendies—auxquels vient parfois s’ajouter un lent déclin physiologique lié à l’âge.

      Chez les plantes ligneuses, le vieillissement se manifeste surtout au niveau des organes : feuilles, branches et racines suivent des cycles de croissance, de sénescence puis de remplacement. Le tronc, lui, s’épaissit année après année grâce au cambium, ce tissu méristématique capable de produire de nouveaux anneaux de bois tant qu’il reste protégé. Tant que la circulation de sève n’est pas interrompue, techniquement, l’arbre peut se maintenir indéfiniment.

      Pourtant, des signes d’usure s’accumulent. Les cellules les plus anciennes, situées au cœur du bois, deviennent inactives ; elles ne meurent pas mais cessent de conduire l’eau. À mesure que la hauteur augmente, la gravité complique la montée de la sève : la pression négative nécessaire devient telle que le moindre épisode de sécheresse peut provoquer la cavitation des vaisseaux, créant des bulles d’air fatales. Plusieurs études menées sur les séquoias et les eucalyptus indiquent qu’autour de 100 mètres, le système hydraulique approche sa limite physique : la croissance ralentit, la couronne se réduit, la photosynthèse pâtit.

      En parallèle, la défense chimique faiblit. Des travaux parus en 2018 dans New Phytologist montrent que les conifères très âgés produisent moins de résines antifongiques, rendant leurs cernes internes plus vulnérables aux champignons lignivores. Les pathogènes profitent alors des micro-fissures créées par le vent ou la glace pour s’installer et fragiliser les racines. De son côté, l’accumulation de mutations somatiques dans les méristèmes, bien que lente, peut altérer la régulation hormonale et la capacité de cicatrisation.

      Ainsi, le scénario le plus courant ressemble moins à une mort « naturelle » qu’à une série d’assaillants profitant d’un organisme affaibli : un orage arrache une grosse branche, l’humidité s’infiltre, un champignon pourrit le cœur, puis un coup de vent achève l’édifice. Dans les rares forêts exemptes de perturbations majeures, certains individus dépassent quand même les trois, quatre voire cinq millénaires—le pin de Bristlecone en Californie, des ifs d’Europe ou l’olivier de Vouves en Crète. Leur longévité exceptionnelle prouve que l’espèce-arbre, en théorie, dispose d’un potentiel de vie quasi illimité.

      En conclusion, on peut dire que les arbres ne meurent pas « de vieillesse » au sens biologique strict ; ils meurent parce que le temps allonge la liste de leurs ennemis et fragilise peu à peu leurs défenses. La vieillesse n’est pas la cause directe, mais elle rend inévitable la rencontre avec un facteur létal.

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      2 min
    • Pourquoi la construction de la ville d'Elon Musk inquiète-t-elle ?
      Jun 20 2025

      La construction de Starbase, la base spatiale privée de SpaceX située à Boca Chica, au sud du Texas, soulève depuis plusieurs années des problèmes environnementaux majeurs. Si le projet incarne l’ambition spatiale d’Elon Musk, il inquiète de nombreux scientifiques, associations écologistes et habitants locaux.

      Tout d’abord, Starbase est implantée en plein cœur d’un écosystème particulièrement fragile : marais, dunes, lagunes et zones humides abritent une biodiversité exceptionnelle. La région est voisine du Lower Rio Grande Valley National Wildlife Refuge, une réserve naturelle protégée. On y trouve des espèces menacées ou rares, comme le pluvier siffleur (un petit oiseau côtier en danger), le jaguarundi (un petit félin difficile à observer), des tortues de mer comme la tortue luth, ainsi que des centaines d’espèces d’oiseaux migrateurs. La construction d’infrastructures (routes, réservoirs, plateformes de lancement) a fragmenté les habitats et mis en péril l’équilibre de cet environnement unique.


      Ensuite, les lancements eux-mêmes ont des conséquences spectaculaires. Le 20 avril 2023, le tout premier vol d’essai du lanceur Starship a causé une explosion massive sur le pas de tir. Des tonnes de béton et de débris ont été projetées à plusieurs kilomètres à la ronde. Un nuage de poussière a recouvert les plages voisines et les habitats naturels. Des oiseaux et poissons morts ont été signalés, et la faune a été soumise à un stress sonore extrême.


      Par ailleurs, SpaceX bénéficie de dérogations accordées par la Federal Aviation Administration (FAA), qui est critiquée pour son manque de rigueur dans l’évaluation des risques environnementaux. En 2023, plusieurs organisations écologistes, dont le Center for Biological Diversity, ont porté plainte contre la FAA, estimant que les impacts du projet n’avaient pas été correctement pris en compte.


      Enfin, le site génère une pollution sonore, lumineuse et chimique. Les tests de moteurs produisent un bruit intense, perturbant pour les animaux et les habitants. L’éclairage nocturne trouble les cycles de reproduction de certaines espèces. Et les carburants utilisés, très puissants et corrosifs, peuvent contaminer les sols et les nappes phréatiques.


      En résumé, Starbase pose un véritable dilemme : d’un côté, une avancée technologique spectaculaire vers l’exploration spatiale ; de l’autre, la destruction possible d’un écosystème rare et précieux. La question reste entière : jusqu’où peut-on aller au nom du progrès, sans sacrifier les équilibres naturels ?



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      2 min
    • Pourquoi une résine grecque fascine-t-elle le monde ?
      Jun 19 2025

      Le mastiha, aussi appelé mastic de Chios, est une résine aromatique rare produite par le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus var. chia), un arbuste qui pousse presque exclusivement dans le sud de l’île grecque de Chios, en mer Égée. Depuis plus de 2 500 ans, cette résine, surnommée la « larme des arbres », fascine les civilisations pour ses vertus médicinales, ses usages spirituels, son parfum singulier et même son rôle dans l’histoire.


      Sa production est un phénomène quasi miraculeux. Le mastiha ne coule que dans des conditions climatiques très spécifiques. Les arbres sont incisés à la main, et la résine s’écoule lentement avant de sécher au soleil sous forme de petits cristaux. Seuls les villages appelés mastichochoria, dans le sud de Chios, parviennent à en produire de manière significative.


      Dans l’Antiquité, Hippocrate recommandait déjà le mastiha pour soigner les troubles digestifs et les affections respiratoires. Les Égyptiens l’utilisaient dans les rites funéraires, tandis que les Romains l’ajoutaient à leurs parfums et leurs vins médicinaux. À l’époque byzantine et sous l’Empire ottoman, il était si précieux qu’il servait parfois de monnaie d’échange. Des anecdotes historiques rapportent même que la contrebande de mastiha pouvait être punie de mort.


      Aujourd’hui, la science valide bon nombre de ses vertus traditionnelles. Des études ont montré que le mastiha a des propriétés antibactériennes, notamment contre la bactérie Helicobacter pylori, responsable des ulcères de l’estomac. Il est aussi reconnu pour ses effets anti-inflammatoires, antioxydants, et pour son efficacité dans les soins bucco-dentaires. En 2015, l’Agence européenne des médicaments l’a reconnu comme substance végétale traditionnelle.


      Le mastiha continue de séduire dans le monde entier. Il est utilisé en cosmétique (crèmes, dentifrices, soins de la peau), en gastronomie (liqueur de mastiha, pâtisseries orientales) et en parfumerie pour ses notes boisées et résineuses uniques.


      Depuis 1997, le mastiha de Chios bénéficie d’une Appellation d’Origine Protégée (AOP) au niveau européen. Sa production est toujours gérée par une coopérative locale fondée en 1938 : l’Union des producteurs de mastiha de Chios.


      En résumé, le mastiha fascine depuis l’Antiquité parce qu’il unit rareté, tradition, efficacité médicinale et richesse culturelle. C’est un véritable trésor végétal qui continue de relier nature, science et histoire humaine.

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      2 min

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