Le terrifiant clown de Ça, prenant la forme de la peur des protagonistes

S'il y a bien un monstre iconique dans l'œuvre de Stephen King, qui est connu par des millions de personnes, c'est bien lui : Grippe-Sou le clown (Pennywise, en version originale).
Qui n'a jamais été, enfant, dans un cirque?
Qui n'a jamais eu véritablement peur des clowns?
Et c'est bien ce sur quoi a joué Stephen King. La coulrophobie, la peur des clowns.
D'apparence, les clowns peuvent sembler inoffensifs. Ils ont d'ailleurs souvent de gros sourires, de grosses chaussures, des ballons. Et ils veulent nous faire rire.

Stephen King l'a bien compris : cette perception pourrait être un leurre utilisé par un monstre afin d'attirer de petits enfants. Il lui suffisait de trouver cette idée pour que son cerveau, cette merveilleuse boite à horreurs, se mette à cogiter et lui permette de créer un de ses récits d’horreur les plus emblématiques, les plus terrifiants, et un des plus connus au monde.
Le roman a beau avoir terrifié des foules de lecteurs, c'est sans conteste l'incarnation de Grippe-sou par Tim Curry dans le téléfilm de 1990 qui aura horrifié des générations entières d'enfants!
Et au passage, la communauté internationale des clowns le maudira de leur avoir donné une mauvaise image.
Personnage hautement symbolique de Stephen King,

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Les loups-garous de Ça et de L'année du loup-garou

Nous connaissons tous l'image de Grippe-sou au travers de celle du clown, parce qu'il s'agit d'une incarnation que celui-ci apprécie. Probablement dans l'idée du leurre, bien que soyons honnête, il y a plus discret. Mais d'une certaine manière, le clown n'a pas besoin d'être discret, puisqu'il est perçu et vu uniquement par les enfants car les adultes perdent cette capacité de croire. Et ne veulent pas regarder ce qu'il se passe vraiment autour de ces disparitions d’enfants.
Grippe-sou se nourrit de la peur. Et cela explique pourquoi, chacun des membres du Club des Ratés, les personnages principaux de , vont le percevoir sous d'autres formes que le clown. Parce que Grippe-sou a besoin de terrifier les enfants parce que cela leur donne un meilleur goût. Et que c’est amusant.
Parmi les autres formes qu’il prend dans le livre : Mike luttera contre un oiseau géant ; Eddie, hypocondriaque, le verra comme un lépreux, et Richie qui avait été voir un film d'horreur au cinéma avec Ben et Beverly fera sa rencontre en tant que loup-garou !

Ce n'est d'ailleurs pas le seul loup-garou de l'œuvre de Stephen King.

En effet, on en rencontre également dans un livre au titre évocateur de L'année du loup-garou. Un court roman voir une novella, composé en 12 chapitres correspondant aux mois d'une année calendaire durant laquelle un loup-garou terrorise une petite bourgade...
Mais tous les loups garous ne sont pas foncièrement mauvais. Et Stephen King s'attaque à ce mythe avec le personnage de Wolf du Le Talisman des territoires.
Ce roman de Fantasy, co-écrit avec son ami Peter Straub, met en scène un garçon de douze ans qui part dans un monde parallèle à la recherche du Talisman, le seul remède qui pourra sauver sa mère mourante d'un cancer. Jack se liera d'amitié avec Wolf, un loup-garou adolescent avec qui il parcourra une partie de son périple.

Pour en apprendre plus sur la lycanthropie :

Les vampires de Salem

S’il y a bien un personnage emblématique de la littérature et des films d'horreur, c'est bien Depuis les incarnations cinéma par Bela Lugosi et Christopher Lee, l'image des vampires a été reprise à foison.
Lorsqu'il était enseignant, avant de pouvoir quitter cette profession pour vivre pleinement de sa plume, ou plutôt de sa machine à écrire, Stephen King utilisait le livre Dracula dans ses cours portant sur le Fantastique et la Science-Fiction. Ses élèves adoraient le livre et il s'est alors demandé, un soir, ce qu'il se passerai si Dracula arrivait à New York ou une petite bourgade. Il l'a donc écrite et cela a donné Salem.

Mais ce livre n'est pas la seule histoire de Stephen King utilisant cette créature de la nuit. On en retrouve par exemple dans sa nouvelle Le rapace nocturne, ainsi que dans , la saga principale de Stephen King.
Écrite sur plus de 40 ans, elle régit la majeure partie de son œuvre littéraire et contient des ramifications dans bon nombre de ses histoires. Qu’il s’agisse de nouvelles et de romans.

Découvrez le roman original Dracula de Bram Stoker en livre audio, ainsi que la saga de Stephen King La Tour Sombre sur Audible :

Les fantômes de Shining

« Les monstres existent vraiment, les fantômes aussi... Ils vivent en nous, et parfois ils gagnent... »

Stephen King

Après les vampires, les fantômes : selon les croyances de chacun, les fantômes peuvent être perçus comme des créatures de l'imaginaire, des entités d'un autre monde, voir même des manifestations de l'esprit. Ou tout simplement ne pas exister.
Quoi qu'il en soit, au milieu des années 70, Stephen King a eu l'idée du roman Shining durant un séjour au Stanley Hotel, dans l’Oregon. Avec sa femme Tabitha King, ils y étaient les seuls invités puisque l'hôtel allait fermer le lendemain avant l'hiver.
Un hôtel géant déserté, coupé du monde. N'est-ce pas le cadre idéal pour imaginer une histoire de fantômes?
Et c'est justement les présences maléfiques et fantomatiques de l'hôtel Overlook qui vont pousser Jack Torrance, ce père alcoolique, à se retrancher dans l'alcool et à sombrer dans la folie.

Mais comme avec Wolf, le loup-garou du Talisman, Stephen king contrebalance tout au long de son œuvre l'influence que peuvent avoir ces esprits.

Autant les fantômes de Shining sont relativement néfastes, autant dans certaines de ses autres histoires ils y sont plus bienveillants.
Par exemple, les fantômes du roman Sac d'os ne sont pas en soit des entités à la recherche de destruction et de vengeance, mais davantage axées autour de la quête de vérité. Celle d'un secret caché dans la région...

Découvrez Sac d'os et Shining en livre audio sur Audible :

Les extra-terrestres des Tommyknockers

Les monstres, vampires, loup-garou et fantômes font partie intégrante du monde fantastique. Mais est-ce que Stephen King n'a pas également écrit autour des extra-terrestres, un autre élément du folklore populaire?
La réponse est évidente : bien sûr que oui.
Mais l'auteur américain n'a que très peu écrit de science-fiction, et de ce fait les extra-terrestres sont donc généralement la source d'horreur. Il n'est pas forcément question de kidnapping par des aliens, ce que nous imaginons souvent associé aux petits êtres gris, car Stephen King cherche surtout l'originalité.
Et deux de ses livres démontrent très bien cela : Les Tommyknockers, dans lequel une femme tombe, durant une promenade en forêt, sur un morceau de métal dans le sol. Elle commence par creuser autour et découvre un vaisseau extra-terrestre... qui va commencer à influencer les comportements des habitants de la ville.
Mais aussi Dreamcatcher où on fait la rencontre d'un groupe d'amis, adultes, qui se réunissent chaque année au fond des bois pour une partie de chasse. Mais pas de chance puisque durant cette réunion ils se retrouvent au mauvais endroit, au mauvais moment. Et le cauchemar commence par l'arrivée d'un homme désorienté avec des marques sur son corps et de fortes flatulences...

Petit fait amusant : Stephen King n'apprécie pas ces deux livres.

En effet, il avait écrit le premier sous une forte influence de l'alcool et des drogues, avant de prendre la décision de mettre fin à ces addictions... et c'est presque la même chose pour le second.
Cette fois, c'est plus par concours de circonstances, car ayant manqué de perdre la vie lorsqu'un van l’a fauché, il est resté hospitalisé pendant de nombreux mois et est alors retombé dans une addiction. Cette fois vis-à-vis des anti-douleurs.
C'est un peu comme si ses démons d'addictions le faisaient replonger vers des histoires mettant en scène des extra-terrestres...

Pour rester dans le thème, plongez dans les livres audios de la saga Alien :

Les monstres tentaculaires de Brume

Le problème avec un grand nombre de films d'horreur, c'est que souvent les monstres sont… montrés.

L'horreur peut alors jouer sur des dispositifs de jump scare et d’effets maquillage pouvant parfois aller jusqu’au gore, alors qu'il existe une autre sorte de peur. Parfois tout aussi efficace. Voir même plus.
Celle de l’imagination, de la suggestion, de ne pas savoir exactement ce qui se passe.

Dans sa nouvelle Brume, Stephen King reprend un certain nombre de mécanismes de Lovecraft. Suite à une tempête hors norme ayant fait des ravages à leur maison, un homme et son fils se rendent, avec leur voisin, dans un supermarché local. Petit à petit, une mystérieuse brume recouvre l'extérieur.
Et dans cette brume. Des choses. Des monstres tentaculaires. Des choses que l'on entend et que l'on ne voit pas vraiment. Si ce n’est pour vous happer inopinément et subrepticement.
Cette nouvelle de Stephen King existe d'ailleurs en livre audio, en version originale, depuis le milieu des années 80. Proposée alors sur vinyle et cassettes dans un "son 3D", cette production audio jouait justement à fond la carte de l'imagination.
Et le film qu'en a tiré Frank Darabont en 2007 accentuait également cet aspect. D'autant que le réalisateur a également sorti une version en noir et blanc pour jouer encore davantage sur l'ambiguïté afin de placer le spectateur plus au centre de l'histoire. Directement avec les protagonistes.

Brume est disponible sur Audible en livre audio, et dans la même veine des monstres tentaculaires, découvrez les titres de H.P Lovecraft autour du mythe de Cthulhu :

Le chien enragé de Cujo

Bien avant le clown de Ça, que nous ne croiserons pas dans notre quotidien (heureusement!), Stephen King nous avait effrayé avec une autre créature. Plus réaliste. Plus proche de nous. Et donc encore plus terrifiante : les chiens !

Dans Cujo, un Saint-Bernard, est mordu par une chauve-souris enragée qui va le contaminer.
Malheureusement, une femme est venue déposer sa voiture au garage lorsqu'elle se fait attaquée par ce chien. Résultat, elle se retrouve bloquée avec son enfant. Dans sa voiture en panne. Au milieu de nulle part. Et dans les années 80s il n’y avait pas de téléphone portable…
Stephen King nous effraie avec une horreur viscérale et oh combien réaliste. Ici, pas de vampires ou d'extra-terrestre, mais un animal que nous croisons tous au quotidien. Et ça marche !

Dans ce même livre Cujo, Stephen King joue avec le personnage de l’enfant pour nous faire ressentir une peur que nous avons tous déjà éprouvé, un jour ou l’autre.
La peur du noir. Et de la chose dans le placard.
Que nous pouvons imaginer. Que nous pouvons entendre.
Et que nous savons être présente…

Cujo est disponible en livre audio sur Audible pour l'instant uniquement en anglais, mais c'est une bonne occasion d'essayer Stephen King en langue originale anglaise :

Bien entendu il s'agit ici uniquement d'un petit florilège des sources d'horreur que Stephen King a pu écrire (il est d'ailleurs à l'origine d'un certain nombre d'histoires qui ne font pas peur, par exemple , pour n'en citer que quelques-uns).
Mais en réalité, la véritable source de Stephen King ne sont pas réellement que les monstres fantastiques et du folklore. Très souvent, et comme c'est souvent le cas de nos jours, les horreurs sont perpétrées par nul autre que... les humains.

Mais aussi et surtout : les humains

Que ce soit au travers des mensonges et des manipulations étatiques (dans Le Fléau, le gouvernement perd le contrôle d'un supervirus qui s'échappe et décime la quasi-totalité de l'humanité) ou avec des histoires plus intimistes, les hommes et leurs comportements sont très souvent au cœur même des livres de Stephen King.

Les Hommes à la fois avec un H majuscule, mais également les hommes, le genre masculin.

Dans Misery, une fan inconditionnelle s’en prend à son auteur favori lorsqu'elle découvre le sort qu'il a fait subir à son personnage favori.
Dans Dolores Claiborne et Rose Madder, des femmes victimes de violences domestiques s'efforcent de s'en sortir, tant bien que mal.
Dans Jessie, la protagoniste accepte de se prêter à des jeux de bondage avec son mari. Mais lorsqu'elle veut arrêter il cherche à la forcer...
Dans les quatre récits principaux que composent le recueil Nuit Noire, Étoiles Mortes, l'écrivain plonge au plus profond de la noirceur de l'âme.

Et ce ne sont ici qu’une petite liste, un petit florilège de l’exploration, par Stephen King, de l’humanité et des comportements des hommes.
Stephen King a beau écrire au sujet de terrifiants monstres tapis dans le placard, de créatures multiformes avec de grosses dents qui s’en prend à des enfants, il n'en délaisse pas moins les humains et décortique leurs travers qui sont très souvent à l'origine des pires atrocités commises.

Misery , Dolores Claiborne , et Nuit Noire, Étoiles Mortes sont disponibles en livre audio sur Audible. Découvrez également Rose Madder en VO :

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