La vie mensongère des adultes

La vie mensongère des adultes : Résumé

Ce roman n’est ni plus ni moins que l’histoire d’une transition, celle de l’adolescence vers le monde des adultes. On suit ainsi l’histoire de Giovanna, jeune napolitaine de 12 ans, qui vit dans le quartier de Rione Alto. Elle grandit au sein d’une famille bourgeoise, accompagnée par un père professeur d’histoire et de philosophie, et une mère professeure de latin grec et correctrice de romans. Giovanna évolue ainsi au sein d’une famille pour qui elle a la plus grande estime, mais aussi au milieu des livres, qui portent pour elle la plus grande importance. La jeune fille a également une vie de jeune adolescente épanouie, avec Ada et Angela, avec qui elle a noué une véritable relation de complicité.

Mais peu à peu, au fil de l’histoire, Giovanna découvre que sa famille a bel et bien une histoire avant elle, une histoire bien différente de celle qu’elle connaît aujourd’hui, qui, à certains égards, a pu la construire. C’est en observant la photo d’une certaine Zia Vittoria, une tante à laquelle son père la comparait, au visage barbouillé de feutre sur les photos, que la jeune fille découvre le passé de son père dont elle est indirectement issue. Bien loin des quartiers chics de Naples, entre mensonge et hypocrisie, elle découvre un nouveau pan de la réalité, bien loin de ce qu’elle aurait pu s’imaginer, et fera des rencontres toutes plus marquantes les unes que les autres.

L'amour harcelant

Une transition vers l’âge adulte

La vie mensongère des adultes nous laisse donc suivre Giovanna dans ce passage charnière entre l’adolescence et l’âge adulte au cours des années 1990. Rapidement, on est entraîné(e) avec elle dans cette quête de sens, qui s’apparenterait presque à une quête de soi. Car si Giovanna est inspirante, c’est aussi parce qu’elle a su admirer les femmes et les personnalités qu’elle rencontre au fil de l’histoire, dont beaucoup sont liées par un bracelet mystérieux, que l'on apprend à découvrir.

Giovanna tombe amoureuse, doute, se fraie un chemin dans la vie, découvre l’engagement, et, finalement, apprend à être à son tour une adulte. Et c’est bien là la force première de ce roman : il nous permet de réfléchir à la manière dont la psychologie adolescente se forme, entre les injonctions d’une époque et les modèles que l’on se construit. Il est également un outil de taille pour comprendre l’intime et tout ce qui nous lie à une terre. Car lorsqu’il s’agit de s’en détacher, les émotions viennent entrer en jeu d’une manière qu’Elena Ferrante raconte avec justesse et délicatesse.

On retrouve donc ici tout ce qui fait le charme de la romancière, d’une Italie remplie d’antagonismes sociaux, en passant par les contradictions des sentiments. Et au fond, c’est peut-être ce qui nous touche le plus à chaque fois. Car Elena Ferrante réussit, livre après livre, récit après récit, à construire une œuvre globale empreinte de mystère et de sociologie.

Poupée volée

Le mystère Ferrante reste intact

Si certains font des spéculations en tous genres sur la véritable identité de la romancière, il n’en reste pas moins qu’Elena Ferrante réussit l’audacieux pari de conserver l’anonymat le plus total. Avec ce huitième roman, elle confirme sa position d’écrivaine de renom, que le magazine Times n’a pas hésité à placer dans son classement des 100 personnalités les plus influentes du monde.

Inutile donc, de chercher à percer le mystère Ferrante, tant que ses romans nous transportent et nous plongent dans un univers singulier. Entre les histoires de cœur, les questions sociétales et la prise de pouvoir d’une génération, La vie mensongère des adultes incarne à merveille ce mythe littéraire que constitue désormais l’écrivaine : une œuvre aboutie, une histoire incarnée, et des personnages dont on aimerait presque faire la rencontre, encore plus que la romancière elle-même.

Le livre audio est donc le support idéal pour restituer au mieux les ambiances, les cris du cœur et l’espoir de chacun des récits d’Elena Ferrante. En quelques ports de voix, chacun d’entre nous se retrouvera pris(e) par la main, et transporté dans ce monde que l’on ne présente plus, mais dont on ne se lasse jamais : celui des mots et de la littérature.

L'amie prodigieuse