Une parole libérée
Des podcasts, il en existe désormais beaucoup, et sur tous les sujets. Mais tout d’abord, il convient de définir ce qu’est un podcast. Il s’agit tout simplement d’un fichier audio, disponible à l’écoute n’importe quand ! À la différence de la radio, il s’agit donc d’une forme finie, d’un genre à part entière. De cette manière, il possède certains codes qui lui sont propres.
Les écrivains profitent régulièrement de ce format, puisque la parole y est, de fait, plus libérée. Certains podcasts comme “Le Book Club” n’hésitent d'ailleurs pas à baser leur approche sur des éléments plus personnels, sans jamais verser dans l’intimité. Le principe ? Se rendre chez un.e écrivain.e afin qu’il/elle nous parle de ses lectures, de sa bibliothèques, de ses recommandations.
D’autres podcasts comme “Les gens qui lisent sont plus heureux”, “3 petits points” ou encore “La Quille” donnent la parole aux auteurs et aux autrices hors du cadre d’un studio de radio, et permettent d’approcher à certains égards différentes facette d’une œuvre, dans un temps bien moins établi.
Tous ces éléments inhérents au podcast permettent d’appréhender au mieux la figure de l’écrivain, mais aussi d’en connaître certain.e.s, parfois plus confidentiels, que les médias boudent parfois. Car le véritable enjeu est bien là de dialoguer !
Dans cet épisode, c'est l'écrivaine Delphine de Vigan qui nous fait découvrir sa bibliothèque pour nous parler de trois livres importants pour elle.
Le temps du dialogue
À l’instar d’une interview, l’écrivain.e invité.e dans une émission de podcast va répondre à des questions, parfois basiques, parfois plus personnelles. Il n’en reste pas moins que le temps du podcast n’est pas celui de la radio, et chaque réponse aura cet avantage de faire appel à un dialogue, parfois moins ciselé et plus décontracté.
Ce temps du dialogue est profitable pour assimiler les rouages d’un processus d’écriture, ou tout simplement les véritables connexions qui se font derrière la publication d’un roman.
Sans révolutionner les choses, le format du podcast laisse donc place à une discussion, et parfois même à une intimité publique qui profite souvent au lecteur autant qu’à l’écrivain !
Une figure plus accessible
Cette approche informelle, parfois décomplexée, est aussi l’occasion pour un écrivain de se montrer moins comme une figure pensante que comme un être humain. Car oui, on a parfois tendance à rendre sacrée la figure de l’auteur, mais pour appréhender une œuvre, il convient parfois de la désacraliser.
Le podcast peut également adopter cette optique, grâce à des éléments parfois anodins (comme le tutoiement) mais qui, au fond, participent à la reconstruction de la figure de l’écrivain comme un ouvrier de la langue, qui nous ouvre les portes de son atelier, en toute simplicité !
Dans ce quatrième épisode de La Poudre, Leïla Slimani se livre au micro de Lauren Bastide, dans l'intimité d'une chambre d'hôtel parisienne.
Née à Rabat en 1981, diplômée de Science Po, journaliste passée par le magazine Jeune Afrique, Leïla Slimani a reçu un chaleureux accueil critique pour son premier roman, Dans le jardin de l'ogre, publié en 2014 aux éditions Gallimard. Son deuxième ouvrage, Chanson Douce (sorti en août 2016) vient d'été récompensé par le prix Goncourt et se maintient depuis en première place du classement des meilleures ventes de livres en France. De la plume acérée de Leïla Slimani jaillissent des personnages féminins qui brisent les codes et les clichés, avec puissance et nuance. La sortie d'un essai, Sexe et mensonges. La vie sexuelle au Maroc (ed. Les Arènes), est prévue pour septembre 2017.
Dans cet épisode, Leïla Slimani évoque son enfance et son adolescence au Maroc sous le règne d'Hassan II, l'espace de liberté absolue que constitue pour elle la littérature, l'importance des valeurs des "bobos" dans une Europe où montent les conservatismes, le mythe de l'instinct maternel, le fait d'être une femme dans l'espace public, et sa chambre à elle.
Réalisation et générique : Aurore Meyer-Mahieu.
Mixage : Zaki Allal.
Assistante de production : Zisla Tortello.
Écouter la radio en différé
Il va sans dire que si le podcast n’est pas la radio, les deux formats se complètent à merveille, quitte à se mélanger à certains moments. Au milieu, l’écrivain est cet être polymorphe, dont l’unique but est de parler de son ouvrage aux potentiels lecteurs.
Si certains podcasts possèdent les codes de la radio, il va sans dire que le principe d’écoute différée est une révolution pour l’accès à l’information. Car parfois, notre émission de radio favorite passe à une heure où l’on travaille, ou tout simplement lorsqu’on n’est pas disponible.
C’est la raison pour laquelle désormais, la plupart des émissions de radio sont disponibles en format podcast, de sorte à pouvoir les écouter quand on le souhaite, et pourquoi pas même les réécouter !
Le podcast et la radio sont donc loin d’être des frères ennemis, car tous deux collaborent pour rendre la littérature accessible, et montrer que la figure de l’écrivain n’est pas toujours celle d’un vieux monsieur assis derrière un bureau, bien au contraire !
On l’aura compris, les auteurs ne se contentent pas d’écrire des ouvrages qui nous font voyager, qui nous instruisent, qui nous agacent ou qui nous émeuvent, ils sont aussi la figure grâce à laquelle tout ceci est possible, et le podcast est un nouveau moyen d’en prendre conscience !
Dans cet épisode, l'autrice Constance Debré nous fait découvrir ses lectures et nous recommande un livre qui la raconte.