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Les chroniques du chevalier errant

Les chroniques du chevalier errant

La poussière retombe sur la lice d’un tournoi champêtre, quelque part sous le soleil de Westeros. Ser Duncan, modeste chevalier errant surnommé “Dunk”, vient de vaincre un prince arrogant en duel judiciaire, gagnant le respect des nobles spectateurs. À ses côtés se tient son écuyer “l’Oeuf” (“Egg” en VO), un garçon au crâne rasé cachant une identité plus haute qu’il n’y paraît.

Chroniques du chevalier errant nous transporte près de 90 ans avant les événements de Game of Thrones, dans un univers familier mais en apparence plus paisible, où joutes, complots feutrés et devoir chevaleresque sont au cœur du récit. Ce livre réunit trois nouvelles écrites par George R. R. Martin entre 1998 et 2010, qui narrent les premières aventures de Dunk et l’Oeuf, deux personnages aussi attachants qu’improbables. À travers ces récits courts, l’auteur enrichit l’histoire des Sept Royaumes en dévoilant une époque moins connue mais tout aussi tumultueuse. Des campements poussiéreux aux cours seigneuriales, le lecteur découvre une facette plus intimiste de l’univers du Trône de Fer, où l’amitié, l’honneur et la bravoure l’emportent souvent sur la soif de pouvoir.


L’univers et le contexte des récits

Résumé : 

Situées 90 ans avant les événements dépeints dans la saga du Trône de Fer, ces aventures éclairent un pan de l’histoire des Sept Royaumes qui n’en est pas moins turbulente. C’est dans ce cadre historique fait de chevalerie, de traditions et de rivalités anciennes que vont se dérouler les trois récits suivants.

Contexte détaillé dans les Sept Royaumes

Quatre-vingt-dix ans avant la guerre civile du Trône de Fer, la dynastie Targaryen règne encore sur le royaume des Sept Couronnes. Les dragons ont disparu depuis plusieurs décennies, laissant place à des conflits plus “classiques” : guerres d’héritage, tournois de chevalerie et querelles de nobles. Les chroniques du chevalier errant se déroulent en l’an 209 après la Conquête d’Aegon Ier, soit presque un siècle avant les événements de la saga principale. C’est une période de calme relatif post-conquête, mais non dénuée de troubles : une rébellion sanglante a éclaté quelques années plus tôt, lorsque Daemon Feunoyr (Blackfyre en VO), un prétendant Targaryen bâtard, a tenté de s’emparer du trône. Le royaume panse encore les plaies de cette guerre civile, ce qui sert de toile de fond politique aux aventures de Dunk et l’Oeuf. En effet, les tensions entre loyalistes Targaryen et partisans Feunoyr ne sont pas éteintes et vont s’embraser au fil des nouvelles.

Dans ce contexte, les chevaliers errants – des nobles sans terres parcourant les routes en quête de tournois ou de seigneurs à servir – incarnent un idéal de chevalerie itinérante. Ser Duncan le Grand, dit “Dunk”, est l’un d’eux. Sans titre prestigieux ni bannière illustre, il voyage à travers Westeros en vendant son épée au service des justes causes. À ses côtés, le jeune Aegon “Egg” Targaryen voyage incognito, dissimulant sous son surnom et son crâne rasé sa lignée royale. Ce duo improbable nous fait découvrir le quotidien du petit peuple et des petites maisonnées nobles, loin des intrigues de Port-Réal. Pourtant, leurs périples vont les conduire au cœur d’événements décisifs pour le royaume. 

Géographiquement, les aventures de Dunk et l'Œuf nous entraînent du Bief aux Terres de l’Orage, jusqu’aux confluences du Trident. On y croise des châteaux isolés, des villages en temps de sécheresse, et les lices de tournois champêtres. Cette époque est plus proche de celle des romans de chevalerie classique que de la dark fantasy épique : les problèmes se règlent en duel ou en jugement des Sept (combats judiciaires), et l’honneur des chevaliers est mis à l’épreuve autant que leur adresse à l’épée. Cependant, Westeros n’est jamais à l’abri des complots : sous la surface feutrée des codes de la chevalerie, de vieilles rancunes couvent entre les grandes familles. Les lecteurs familiers de la saga savent par exemple qu’en 209, le roi sur le trône est Aerys Ier Targaryen, secondé par la Main du Roi Brynden Rivers (surnommé “Freuxsanglant”), un personnage énigmatique aux pouvoirs occultes. Ces figures historiques apparaissent en arrière-plan des nouvelles, tissant un lien avec l’histoire plus large du continent.

À noter que ces chroniques étant un préquel, il n’est pas nécessaire de connaître Game of Thrones pour en apprécier l’intrigue. Au contraire, elles offrent un éclairage sur des événements mentionnés dans la saga principale (par exemple, la Rébellion Feunoyr ou la jeunesse de certains ancêtres Targaryen). Les fans attentifs auront même relevé un clin d’œil dans la série télévisée : le vieux mestre Aemon Targaryen, dans la saison 5 de Game of Thrones, murmure le nom de “l'Œuf” sur son lit de mort – une référence au fait qu’il est le frère aîné d’Aegon V, alias notre jeune Egg. Ce genre de détail montre à quel point les Chroniques du chevalier errant s’imbriquent dans le Lore général de Westeros, tout en restant une aventure autonome centrée sur deux héros attachants. 


Les trois nouvelles : résumés et analyses

Le Chevalier errant

Le Chevalier errant (titre original : The Hedge Knight, 1998) introduit Ser Duncan et son écuyer dans une aventure initiatique. Dunk, tout juste adoubé chevalier errant après la mort de son mentor Ser Arlan, décide de tenter sa chance lors d’un grand tournoi à Cendregué. Sur la route, il rencontre un garçon vif et insolent surnommé “l’Œuf”, qui insiste pour devenir son écuyer. Arrivé au tournoi, Dunk peine à prouver son statut de chevalier – il est grand et fort, mais de naissance obscure, ce qui suscite le doute parmi les nobles concurrents. Ce sera grâce à l’appui bienveillant du prince Baelor “Briselance” Targaryen, Main du Roi et chevalier respecté,qu’il sera finalement autorisé à jouter. Au fil des joutes, notre héros se lie d’amitié avec d’autres chevaliers fieffés et découvre les fastes du milieu aristocratique. Mais son sens de la justice le met rapidement en dange lorsqu’il voit le prince Aerion Targaryen – dit Aerion “Flamboyant” ou “le Monstre” – s’en prendre brutalement à une jeune marionnettiste, Dunk intervient et frappe le prince pour défendre l’innocente. Ce geste, certes chevaleresque, est un crime de lèse-majesté qui pourrait lui coûter la vie. Pour échapper à l’exécution, Dunk doit subir un jugement des Sept : un duel judiciaire en forme de mêlée, où chaque camp trouve six champions pour combattre à ses côtés. Or, qui voudra risquer sa vie pour un chevalier errant inconnu face à un prince Targaryen colérique ? Contre toute attente, plusieurs chevaliers – dont le propre frère d’Aerion – prennent fait et cause pour lui, séduits par son intégrité. Le combat judiciaire qui s’ensuit est âpre et dramatique : Dunk triomphe in extremis des partisans d’Aerion. Cependant, la victoire a un goût amer, car le noble prince Baelor, son protecteur, est mortellement blessé durant l’affrontement. Après le jugement, la véritable identité de l’Œuf est révélée : “Egg” n’est autre qu’Aegon Targaryen, le plus jeune fils du prince Maekar (et neveu d’Aerion). Le complot du cruel Aerion est déjoué, et il est exilé pour avoir causé le trouble. Dunk, blanchi de toute accusation grâce à la stature de l'Œuf, reçoit une offre pour servir une maison noble – mais il choisit de rester un chevalier errant. Avec Egg qui insiste pour demeurer à ses côtés comme écuyer, Duncan reprend la route. Cette première aventure, riche en action et en émotions, pose les bases de leur relation mentor–élève. Elle explore surtout le thème de la vraie chevalerie : Dunk, sans pedigree, se montre plus chevaleresque que les princes de sang. L’histoire questionne la valeur de la noblesse de cœur face à la noblesse de naissance, et se conclut sur un duo soudé par l’épreuve, prêt à parcourir le monde ensemble.

L’Épée lige

La deuxième nouvelle, L’Épée lige (The Sworn Sword en VO, parue en 2003), se déroule environ deux ans plus tard. Dunk et l’Œuf/Egg chevauchent désormais dans l’Ouest du Bief, où ils se mettent au service d’un petit seigneur âgé, Ser Eustace Osgris, en tant qu’épées lige (chevaliers liés par serment à sa maison). La région souffre d’une sécheresse terrible, et Dunk va vite se retrouver mêlé à un conflit local au goût amer de guerre civile. En effet, le cours d’eau qui borde les terres d’Osgris a été détourné par sa voisine, la châtelaine Lady Rohanne Tyssier (Webber en VO) de Froide-Douve, aussi appelée la Veuve Rouge. Cette noble, rusée et impitoyable, a fait construire un barrage pour irriguer ses propres terres, asséchant celles d’Eustace Osgris. Dans son rôle de vassal, Dunk tente d’aider son seigneur et  il s’en va démolir le barrage. L’altercation tourne mal lorsqu’un homme de Lady Tyssier est blessé. La Veuve Rouge, réputée pour son caractère inflexible (et pour les trois maris qu’elle a déjà enterrés…), exige réparation sous peine de déclarer la guerre. Vieux et diminué, Osgris ne peut guère aligner qu’une poignée d’hommes face aux troupes de Rohanne. Afin d’éviter un bain de sang, Dunk offre d’aller parlementer avec la châtelaine. Il découvre alors une situation plus nuancée qu’il ne le croyait : Lady Tyssier n’est pas la brute sans cœur dépeinte partout et Ser Eustace cache un passé trouble. L’eau qu’ils se disputent est chargée du sang des combattants tombés lors de la Rébellion Feunoyr, des deux côtés de la rivière… Naguère, la maison Osgris a choisi le camp rebelle, tandis que la famille de Rohanne est restée loyale aux Targaryen. Les vieilles rancœurs sont tenaces, et Dunk réalise que ce duel territorial recouvre en fait la fin d’une vieille querelle féodale. Malgré sa bonne volonté, la négociation échoue et une confrontation armée devient inévitable. Afin d’éviter un massacre de ses gens, Lady Tyssier propose un jugement par combat singulier : un champion d’Osgris contre un champion des Tyssier. Dunk se porte volontaire pour affronter en duel l’imposant chevalier de Rohanne. Le combat est éprouvant sous le soleil de plomb, et Dunk manque de périr. Il triomphe de justesse (aidé indirectement par l’Oeuf qui provoque un incendie distrayant l’adversaire). Au lieu d’achever le champion vaincu, il démontre clémence et sagesse, convaincant les deux camps de faire la paix. Touchée par l’honnêteté et le courage de Ser Duncan, Lady Rohanne accepte une solution inattendue : épouser le vieux Ser Eustace Osgris pour sceller la réconciliation entre leurs maisons. Ce mariage arrangé permet de rouvrir le barrage et de sauver les récoltes, tout en apportant une descendance potentielle à la lignée Osgris mourante. Ainsi, Dunk parvient à résoudre le conflit autrement que par l’épée, par un compromis pacifique.

Histoire plus intimiste centrée sur des enjeux locaux mais symboliques, L’Épée lige aborde les conséquences durables de la guerre civile (les pertes et ressentiments qu’elle a causés) et montre Dunk endosser le rôle de médiateur malgré lui. Le ton de la nouvelle est également empreint d’une certaine mélancolie (terres asséchées, gloires passées et solitude…), mais aussi d’espoir, via l’action conciliatrice du héros. Dunk y gagne en maturité, comprenant que la chevalerie, ce n’est pas seulement manier l’épée, c’est aussi faire preuve de justice et de compassion.

L’Œuf de dragon

Le troisième récit, L’Œuf de dragon (ou The Mystery Knight en VO, 2010), se situe quelques mois après les événements de L’Épée lige. Le récit élargit l’horizon et les enjeux de la saga de Dunk et Egg.  En effet, on retrouve nos deux comparses en route vers le Nord. Chemin faisant, ils apprennent qu’un certain Lord Ambrose Beurpuits, un seigneur du Conflans autrefois Main du Roi, organise un grand tournoi à l’occasion de ses noces avec une dame de la maison Frey. L’attraction de ce tournoi n’est autre que son prix promis au champion : un véritable œuf de dragon ! Intrigué, Dunk décide de faire un détour pour participer, attiré autant par la perspective de gloire que par l’espoir de se venger d’un chevalier arrogant, Ser Gormon Peake, qu’il a croisé sur la route. À Blancport, le château de Lord Beurpuits, de nombreux chevaliers errants et seigneurs de moindre importance sont rassemblés pour les festivités. L’ambiance semble joyeuse, mais Egg remarque rapidement que nombre des nobles présents sont d’anciennes maisons ayant soutenu Daemon Feunoyr lors de la rébellion... Dunk, quant à lui, est approché par un mystérieux chevalier qui se fait appeler Jehan le Ménétrier. Cet individu charismatique fait d’étranges rêves prophétiques : il dit avoir rêvé de Dunk vêtu de l’armure blanche de la Garde Royale. Alors que les réjouissances battent leur plein, Dunk et l’Oeuf devinent qu’une trahison se trame en coulisses. Le tournoi n’est qu’un prétexte : en réalité, Lord Beurpuits et ses invités conspirent pour relancer la cause des Feunoyr. Le fameux œuf de dragon offert en prix est un symbole destiné à légitimer un prétendant Targaryen dissident. Ce prétendant n’est autre que “Jehan le Ménétrier”, qui révèle être Daemon II Feunoyr, petit-fils du rebelle vaincu mais non résigné. Au milieu de la nuit, Dunk découvre la conspiration : il surprend des chevaliers en train de peindre en noir leurs armures et boucliers, arborant le dragon noir emblème des Feunoyr. Démasqué, Dunk est attaqué et doit livrer bataille pour sa survie. Grâce à son courage et à l’aide inattendue de certains alliés (dont un étrange bouffon nain qui semble en savoir long), il parvient à tenir jusqu’à l’arrivée inespérée de la cavalerie : la Main du Roi, Brynden Rivers, alertée par un message secret de l’Oeuf, fait irruption avec une troupe royale. La rébellion est écrasée dans l’œuf – au sens propre comme au figuré. Les conjurés sont arrêtés avant même d’avoir pu lever leurs épées, et le précieux œuf de dragon disparaît mystérieusement dans la confusion (emporté par le bouffon, suggère-t-on). Au lendemain de cette nuit tumultueuse, Lord Beurpuits est dépouillé de ses terres pour trahison, le faux Jehan/Daemon Feunoyr est envoyé au Mur expier sa félonie, et le jeune roi Aerys Ier peut dormir en paix… pour l’instant. Nos héros, après avoir frôlé la mort, reprennent la route vers le Nord et Winterfell.

L’Œuf de dragon est l’épisode le plus politique des trois, celui où nos héros croisent de près la grande Histoire de Westeros. Riche en révélations et en suspense, la nouvelle possède une atmosphère mystérieuse qui s’enchaîne jusqu’à la révélation du complot. Dunk y fait preuve non seulement de prouesse martiale, en affrontant des adversaires chevronnés, mais aussi de loyauté envers la couronne en déjouant une conspiration qui le dépasse. Egg, de son côté, prend conscience de la lourdeur de son héritage familial – c’est grâce à son statut princier et à son message envoyé à la Main du Roi que l’ordre est rétabli. 

Cette histoire vient boucler le premier cycle des aventures de Dunk et L’Œuf sur une note à la fois satisfaisante (le royaume est sauvé d’un péril immédiat) et ouverte : d’autres menaces couvent (d’autres Feunoyr survivent, et Egg n’est pas encore monté sur le trône). Sur le plan thématique, L’Œuf de dragon souligne l’importance de la fidélité et la façon dont un simple chevalier errant peut influer sur le destin du royaume. Elle préfigure aussi le futur rôle de Dunk et d’Oeuf dans l’histoire (on sait, par les annexes de la saga, qe l’un deviendra le roi Aegon V et que l’autre sera un jour Lord Commandant de sa Garde Royale). En refermant cette troisième chronique, le lecteur a le sentiment d’avoir suivi la progression de deux héros à travers des épreuves de plus en plus périlleuses : partis d’un tournoi champêtre, ils ont fini par déjouer un complot majeur impliquant le Trône de Fer lui-même.

Personnages principaux

Ser Duncan le Grand, dit “Dunk”

Grand gaillard d’environ deux mètres dix de haut, Ser Duncan est le chevalier errant éponyme des chroniques. Issu des bas-fonds de Port-Réal (il a grandi orphelin à Fossedragon), Dunk n’a ni terres ni titre prestigieux – seulement une épée, une vieille armure d’emprunt et un bouclier peint d’un arbre surmonté d’une étoile filante. Malgré ses origines humbles et ses manières simples, ce personnage impose par sa stature physique et morale. Dunk est décrit comme "brave, généreux, loyal". Son comportement contraste fortement avec celui des nobles dégénérés qu’il affronte, notamment des membres de la maison Targaryen. Trop franc pour la politique et trop pur pour les intrigues, Dunk séduit par son honnêteté. Il ne brille pas par la stratégie mais par sa résilience et sa droiture, ce qui fait de lui un héros atypique dans le monde de Westeros. Au fil des récits, il évolue de novice maladroit à chevalier respecté, tout en conservant sa modestie.

Aegon Targaryen (l’Oeuf)

L’Oeuf (ou Egg) est le surnom du jeune Aegon Targaryen, quatrième fils du prince Maekar. Déguisé en simple écuyer, il suit Dunk pour échapper à la vie de cour. Chauve pour dissimuler ses cheveux argentés typiques des Targaryens, l’Oeuf est intelligent, curieux, et parfois insolent. Il s’oppose souvent aux injustices avec une fougue que son statut royal exacerbe.

Sous l’aile de Dunk, Egg apprend la compassion et le sens du peuple. Il observe les abus de la noblesse, forge son caractère, et découvre le prix du pouvoir. Dans la chronologie de la saga, l’Oeuf deviendra le roi Aegon V Targaryen, connu pour ses réformes en faveur des petites gens, jusqu’à sa mort tragique à Solière. Son duo avec Dunk rappelle le modèle du maître et de l’élève, de Don Quichotte et Sancho, mais inversé dans leurs statuts réels. L’Oeuf symbolise la jonction entre l’idéal et la politique, entre le rêve de justice et le poids de l’héritage.

Personnages secondaires

Ces personnages agissent comme des miroirs et révélateurs enrichissent l'univers en éclairant des facettes complémentaires de l’œuvre. Ils permettent également d'approfondir les réflexions morales et politiques présentes dans la saga principale.

  • Aerion Targaryen dit « le Flamboyant » : antagoniste marquant dès la première nouvelle. Frère aîné d'Aegon "Egg", prince arrogant et brutal, il est connu pour sa cruauté gratuite et ses accès de violence. Son comportement méprisant envers les gens ordinaires déclenche directement l'un des conflits majeurs de l'histoire. Sa folie, typique de la lignée Targaryen, rappelle les dangers du pouvoir absolu et de l'arrogance aristocratique, thèmes centraux des récits de George R.R. Martin.

  • Baelor Briselance : prince et héritier du roi Daeron II Targaryen, il incarne lui aussi une sorte d’idéal chevaleresque. Cependant son destin tragique souligne la dureté et l'injustice de ce monde médiéval réaliste cher à Martin.

  • Brynden Rivers (« Freuxsanglant » ou Bloodraven en VO) : bâtard du roi Aegon IV et lady Melissa Nerbosc, il  évoque les intrigues politiques et les manipulations sombres caractéristiques du Trône de Fer. Son usage de l’espionnage préfigure des personnages centraux tels que Varys ou Littlefinger.

  • Rohanne Tyssier (Webber en VO, « la Veuve Rouge ») : puissante figure féminine, lady Tyssier montre une autonomie et une force qui préfigurent des héroïnes telles que Cersei Lannister ou Olenna Tyrell dans la saga principale, mais avec une morale plus équilibrée.

  • Daemon II Feunoyr (« Jehan le Ménétrier ») : fils de Daemon Ier Feunoyr, il est l’un des prétendants au trône de Fer. Ce personnage montre le danger de l'ambition déguisée sous un charisme trompeur, incarnant les tensions dynastiques permanentes dans l’histoire de Westeros.


Principaux thèmes et leurs interactions

La chevalerie face à la réalité

La série explore la notion idéalisée de la chevalerie en la confrontant constamment à la dureté du monde réel. Dunk y incarne une chevalerie authentique basée sur l'honneur personnel et la justice, contrastant avec les nobles plus intéressés par le pouvoir que par la morale.
Chaque aventure montre que l'idéal chevaleresque est souvent écrasé par les intrigues et les violences politiques.

Pouvoir et responsabilité

Dans les récits, le pouvoir est présenté comme une responsabilité lourde, nécessitant humilité et compassion. On retrouve ici les questionnements centraux du Trône de Fer : qu’est-ce qu’un bon dirigeant ? Quels dangers représente la royauté absolue ?
Aemon “Egg”, qui s’est mis en retrait des responsabilités de son rang, apprend progressivement que son pouvoir royal implique une profonde responsabilité envers le peuple.

Justice et injustice

Les récits posent constamment la question : qu'est-ce qu'une justice véritable dans un monde injuste ?

  • Dunk lutte continuellement contre des injustices flagrantes, mais découvre que la justice parfaite est rare et coûte souvent très cher.

  • Ce thème est central dans toute l’œuvre de Martin, où l’injustice semble souvent triompher, mais où les héros comme Dunk offrent un contrepoint d'espoir.


Lien avec l'univers du Trône de Fer

Les 3 nouvelles qui composent le récit autour du Chevalier errant apportent une profondeur considérable au lore de Westeros :

  • Elle éclaire une époque moins connue, 90 ans avant la série originale, enrichissant l'histoire des Targaryen et des guerres dynastiques (comme la rébellion Feunoyr) ;

  • Elle offre une vision plus intime et humaine du royaume, contrastant avec la dimension épique et politique plus vaste du Trône de Fer ;

  • Ces récits permettent de comprendre pleinement les événements historiques mentionnés dans la série principale, comme le règne d'Aegon V, le destin tragique de la dynastie Targaryen (la tragédie de Lestival), et l’origine de conflits durables.


Contexte de création des textes

George R. R. Martin a commencé à écrire les récits de Dunk et l'Œuf à la fin des années 1990, avec l'intention de développer des nouvelles et histoires courtes se déroulant dans l'univers de Westeros, mais centrées sur des personnages plus modestes que ceux de sa série principale, Le Trône de Fer. La première nouvelle, Le Chevalier errant, a été publiée en 1998 dans l'anthologie Legends, éditée par Robert Silverberg. Martin souhaitait explorer les idéaux de la chevalerie à travers les yeux d'un personnage comme Ser Duncan, un homme simple et honorable, contrastant avec les intrigues complexes de la noblesse.

Le succès de cette première histoire a conduit Martin à écrire deux autres nouvelles : L'Épée lige en 2003 et L'Œuf de dragon en 2010. Ces récits ont été rassemblés dans le recueil Chroniques du chevalier errant, publié en France en 2015. Martin a exprimé son désir d'écrire plusieurs autres aventures de Dunk et l'Œuf, envisageant jusqu'à neuf nouvelles au total, bien que la priorité reste l'achèvement de The Winds of Winter, le prochain tome de Le Trône de Fer.



FAQ : Les chroniques du chevalier errant

Peut-on lire ce recueil sans avoir lu la saga Game of Thrones ?

Absolument. Ce recueil peut se lire indépendamment, sans besoin de connaître Le Trône de Fer. Les lecteurs familiers y trouveront en bonus un éclairage historique qui *enrichit la saga principale.

Qui est “l’Œuf” dans ces chroniques ?

L’Oeuf (“Egg” en VO) est le surnom du jeune Aegon Targaryen, prince targaryen qui voyage incognito aux côtés de Dunk en tant qu’écuyer. Il deviendra plus tard le roi Aegon V, mais dans ces récits il n’est encore qu’un enfant malicieux.

Y aura-t-il une adaptation en série TV des Chroniques du chevalier errant ?

Oui. HBO a annoncé en 2023 la série A Knight of the Seven Kingdoms: The Hedge Knight, adaptée des aventures de Dunk et l’Oeuf. Sa diffusion est prévue en 2026.

D’autres récits de Dunk et l’Oeuf sont-ils prévus à l’avenir ?

Très probablement. George R. R. Martin n’a écrit que trois aventures de Dunk & l’Oeuf pour l’instant, et il a déclaré vouloir en rédiger une dizaine au total. Des titres provisoires (comme Les Louves de Winterfell) circulent déjà, bien qu’aucune publication ne soit encore programmée.