Quelles sont les forces qui agissent dans l’ombre de la guerre en Ukraine, à l’intérieur et à l’extérieur du théâtre des opérations ? Quelles sont les opérations clandestines qui sont menées depuis trois ans et qui sont inconnues du grand public ? Qui assassine les oligarques dans toute l’Europe ? Comment les services secrets occidentaux aident-ils les Ukrainiens ?

Et, plus largement, en quoi diffèrent les conceptions de l’action clandestine en Russie et en Ukraine ? Comme tous les conflits, celui qui se déroule en Ukraine présente plusieurs niveaux. L’un d’eux est visible. Il se manifeste par des destructions, des mouvements opératifs et tactiques ainsi que par leurs conséquences humaines. Mais, derrière cette guerre, il y a un niveau moins apparent et plus discret, qui se déroule sous la surface de l’actualité. C’est la guerre clandestine.

En s’appuyant sur des informations officielles ainsi que sur des documents américains, européens, ukrainiens et russes, c’est cette guerre invisible que Jacques Baud nous révèle ici. Entre diplomatie secrète et opérations clandestines, il revient sur l’affrontement souterrain mettant aux prises depuis 2014 la Russie, l’Ukraine et les pays occidentaux.

Quels sont les faits qui permettent d’affirmer que l’État islamique cherche à créer une guerre civile en France ; que le président syrien Bachar al-Assad a utilisé des armes chimiques ; que Vladimir Poutine tente de déstabiliser nos démocraties ; que le terrorisme a frappé la France, non pas pour ce qu’elle fait, mais pour ce qu’elle est ; que le génocide au Darfour a fait 400 000 victimes ?… Littéralement aucun, mais ces affirmations suffisent à asseoir la politique étrangère des pays occidentaux. L’auteur, ex-agent du service de renseignement stratégique suisse, passe ainsi en revue les principaux conflits contemporains, que les pays occidentaux ont géré à coups de fake news, ces trente dernières années.

Recruté «au téléphone» par les services, formé en économétrie et officier d’état-major, Jacques Baud a suivi les forces du pacte de Varsovie, créé à Genève le Centre de déminage humanitaire, puis dirigé pour l’ONU un centre de renseignement civilo-militaire au Soudan. À rebours des lectures moralisantes, il critique les narratifs occidentaux, l’inflation de sanctions basées sur des règles au détriment du droit, et appelle à remettre les faits – pas l’idéologie – au cœur de l’analyse, du Darfour à l’Ukraine.