Mais qu'est-ce que la dystopie au fait ?

Le terme « dystopie » vient du grec et est une combinaison du préfixe dys- (δυς), qui signifie « miss- », « un- », ou « mal- », et du nom tópos (τόπος) qui signifie « place ». Une dystopie décrit ainsi un « mauvais endroit », une vision de l'avenir qui semble sombre et qui finit généralement mal. C'est exactement le contraire de l'utopie, qui dépeint l'avenir dans ses plus belles couleurs

De nombreuses peurs, de nombreuses dystopies

Il existe de nombreuses variations autour de la dystopie. Elles ont toutes en commun un événement antérieur dévastateur : une guerre nucléaire, une catastrophe environnementale, une pandémie ou autre chose du genre. Les extraterrestres ont atterri. Les robots gouvernent le monde. Un chef d'État fou a appuyé sur le bouton rouge.

Le monde est soit en ruines, soit entre de mauvaises mains. On y retrouve fréquemment des systèmes étatiques totalitaires. La manipulation ciblée, la politique du mensonge, la censure et la suppression de la liberté de la presse et de la liberté d'opinion sont des éléments populaires du genre. On y retrouve également un ou plusieurs personnages qui résistent courageusement au système de domination.

Une autre dystopie sombre et misogyne à la Handmaid's Tale de Margaret Atwood est dépeinte par l'auteure américaine Christina Dalcher dans son premier roman « Vox ». Dans ce monde, les femmes ne sont pas autorisées à parler plus de 100 mots par jour. Le travail de la femme est de s'occuper du ménage, d'avoir des enfants et de se taire.

Big Brother est de retour

L'exemple classique est « 1984 » de George Orwell. Au début de l'année, le roman mondialement connu sur la surveillance étatique totale et l’utilisation des médias pour manipuler la population avec de fausses informations a soudainement fait son retour dans la liste des best-sellers. Ceci s'explique par le contexte actuel, à une époque où les « fake news » et les « faits alternatifs » sont à l'ordre du jour, où les alliances étatiques se rompent, où la cohésion de l'Europe vacille et où les partis nationalistes deviennent de plus en plus populaires, ce n'est pas étonnant. La peur nous pousse à lire.

Chaque époque a ses angoisses particulières et ses thèmes dystopiques. Dans le passé, la peur du communisme, la guerre froide, le trou dans la couche d'ozone ou Tchernobyl ont alimenté les fantasmes littéraires. De nos jours, les technologies modernes et la manipulation des médias sont des vecteurs de la terreur en conjonction avec le changement climatique ou le génie génétique.

Pourquoi les dystopies sont-elles saines ?

Les dystopies sont avant tout des avertissements. Elles sont une vision de notre futur, le détonateur du changement. C'est comme ça que ça va se passer si on ne fait rien maintenant. La fiction permet d'aborder la réalité d'une autre façon, surtout lorsque les informations factuelles sont remises en question et que les prévisions semblent ne plus avoir aucune valeur.

1984

Le roman d'Orwell sur la destruction de l'humanité par une machine étatique parfaite est devenu depuis longtemps une métaphore des régimes totalitaires qui ne semble plus devoir être expliquée. Avec un acharnement à couper le souffle, l'auteur brosse le tableau terrifiant d'un État qui surveille constamment ses citoyens et manipule non seulement leur pensée, mais aussi le passé. Le succès littéraire de 1984 est dû à une référence oppressante à une réalité à laquelle l'auditeur ne peut échapper.

Fahrenheit 451

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans l'état imaginé par Bradbury dans un futur proche, les pompiers ne sont plus équipés de lances à incendie, mais de lance-flammes qui génèrent exactement cette température pour détruire les derniers témoignages de la pensée individuelle, les livres. Un pompier commence à se poser des questions...

2084. La fin du monde

L’auteur décrit dans ce roman un système fondé sur l'amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple vit unanimement dans le bonheur de la foi, sans questionnement. Ati, le protagoniste, remet en doute les dogmes imposés. Il nous embarque dans une enquête sur l'existence d'un peuple de renégats vivant dans des ghettos et insoumis à la Religion...

Le maître du haut château

Et si les puissances de l'Axe avaient gagné la Seconde Guerre mondiale ? Et si Hitler avait partagé les États-Unis avec le Japon ? La frontière traverserait les Rocheuses, où y aurait-il des États tampons neutres ? Avec en leur sein un « Oracle chinois » ? Les gens fuient ce monde irréel pour se réfugier dans un livre sur les « sauterelles » dans lequel le monde présenté est similaire à notre réalité, enfin presque, ou est-ce l'inverse en réalité ? « Le maître du haut château » (1962) est un classique de la littérature américaine à contre-courant de l'histoire racontée.

Hunger Games

L'Amérique du Nord n'existe plus. Les guerres et les catastrophes naturelles ont détruit le pays. Panem a émergé des ruines. Katniss, seize ans, se porte volontaire pour les jeux de la mort dans le but de sauver sa petite sœur. Dans l'arène, elle rencontre Peeta, la lutte pour l'amour et la survie commence. Le best-seller mondial de Suzanne Collins est lu dans son intégralité par Kelly Marot, la voix française de Katniss (Jennifer Lawrence) dans l'adaptation cinématographique du « Volume 1 ». Que les jeux commencent !

Silo

Dans un futur post-apocalyptique indéterminé, une communauté d'hommes et de femmes a organisé sa survie dans un silo souterrain géant. Du monde extérieur, devenu hostile, personne ne sait rien, sinon que l'atmosphère y est désormais irrespirable. Les images de mauvaise qualité relayées par des caméras d’un autre temps, montrent un paysage de ruines et de dévastation balayé par des vents violents et recouvert de nuages noirs. Pourtant, certains continuent d'espérer. Ces individus, dont l'optimisme pourrait s'avérer contagieux, représentent un danger potentiel. Leur punition est simple. Ils se voient accorder cela même à quoi ils aspirent : sortir

Running man

Dans ce livre terrifiant du maître incontesté du suspense, le grand écrivain américain Stephen King, une dictature a été instaurée aux États-Unis dans le premier quart du XXIe siècle. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeux suivie par des millions de fans. Ben Richards, un homme qui n'a plus rien à perdre, décide de s'engager dans la compétition mortelle. Pendant trente jours il devra fuir les redoutables « chasseurs » lancés sur sa piste et activement aidés par une population encouragée à la délation.

La guerre des mondes

En 1898, une équipe d'expédition polaire découvre un cratère bouillonnant dans la glace et pensent qu'il s'agit d'une météorite. Cependant, de plus en plus d'impacts sont constatés dans le monde entier, comme des signes avant-coureurs d'une campagne d'extermination à laquelle l'humanité ne peut s'opposer.

Le meilleur des mondes

Dans le monde inventé par Huxley, on compte les années à partir de l'invention de la voiture à moteur. En 632 après Ford donc, la technologie et la science ont remplacé la liberté et Dieu. La vie humaine, anesthésiée, est une suite de satisfactions, les êtres naissent in vitro et sont dépourvus de désirs propres, les émotions et les sentiments ont été remplacés par des sensations et des instincts programmés. La société de ce Meilleur des mondes est organisée, hiérarchisée et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités et ses envies maîtrisées et disciplinées. Chacun concourt à l'ordre général, consomme et meurt, sans jamais revendiquer, apprendre ou exulter.

La Sélection

Trois cents ans ont passé, les États-Unis ne sont plus, de ses ruines est née Illéa, une monarchie de castes. Un jeu de téléréalité pourrait bien changer la donne. La « sélection » s'annonce comme l'opportunité d’une vie pour les trente-cinq jeunes participantes. L'unique chance pour elles de s’extraire de leur condition, Il faut pour cela conquerir le cœur du prince Maxon, l'héritier du trône. Pour l’une d’entre-elles, America Singer, cette sélection relève du cauchemar car elle doit renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure, quitter sa famille, subir une compétition sans merci et vivre jour et nuit sous l'œil des caméras…

Vox

Une autre dystopie sombre et misogyne à la Handmaid's Tale de Margaret Atwood est dépeinte par l'auteure américaine Christina Dalcher dans son premier roman « Vox ». Dans ce monde, les femmes ne sont pas autorisées à parler plus de 100 mots par jour. Le travail de la femme est de s'occuper du ménage, d'avoir des enfants et de se taire.

Si vous souhaitez approfondir le sujet, découvrez les autres genres de la science-fiction ainsi que les auteurs français de science-fiction qui ont marqué la littérature.
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