Germinal

Germinal : le résumé

Le roman démarre par l’embauche d’un chômeur, Etienne Lantier, dans des mines du nord de la France. Il y fait la connaissance d’une famille, les Maheu, qui appartiennent au milieu de la mine, et dont la fille, Catherine, fait succomber Etienne. Pourtant, Catherine est la maîtresse de Chaval, un ouvrier brutal, mais se trouve malgré tout séduite par Lantier. Ceci pose les bases de l’histoire de Germinal.

Peu à peu, Etienne Lantier va découvrir les conditions de vie précaires des mineurs, et va s’en trouver révolté. Soudain, un événement vient renforcer son sentiment d’injustice, puisque les salaires des travailleurs sont baissés par la Compagnie des mines. La révolte gronde, et les espoirs d’une société plus équitables se font sentir, à mi-chemin avec l’envie de révolution.

Au fil du livre, Lantier fait des rencontres aussi symboliques que romanesques, menées par le naturalisme zolien que l’on connaît désormais. Puis, un événement va venir faire basculer l’histoire. Un ouvrier anarchiste russe nommé Souvarine, va détruire certaines galeries de la mine, tuant de nombreux travailleurs. Etienne, Catherine et Chaval sont bloqués dans la mine inondée. Au fil des événements, Etienne tuera Chaval, et deviendra l’amant de Catherine, qui s’éteint dans ses bras, abattue par l’épuisement.Quelques temps après, Etienne Lantier part à Paris, le cœur et l’esprit pleins d’espoir sur la condition ouvrière et sur les injustices. Zola met en scène Germinal comme un parcours initiatique, et montre aussi le cheminement organisé de l’exploitation vers la révolte. Au fil du roman, on croise des mineurs, des politiciens, des syndicalistes, bref, un tableau relativement complet et éclairant de la société de l’époque.

Au bonheur des dames

Un titre évocateur

Il va sans dire qu’aujourd’hui encore, le titre Germinal est évocateur. En réalité, il y en a plusieurs explications.

Germinal représentait le septième mois du calendrier républicain. Il commençait aux alentours du 21 mars pour se terminer aux environs du 19 avril. Dans cette perspective, le titre fait références à des périodes de l’Histoire marquantes dont une en particulier.

En l’an III, lorsque le peuple se leva pour contester, il envahit la Convention, dans le but de demander à manger, ainsi que la Constitution de 1793. Un symbole fort, qui vient se compléter à la saison du printemps.

Car oui, Germinal est aussi la saison printanière, que le dernier chapitre du roman vient évoquer. Comme une renaissance, une explosion de la nature, Zola a ici rendu symbolique l’éveil de la conscience ouvrière, et la notion de révolte. En bref, plus qu’un titre, un véritable programme !

Un roman documentaire

Zola est un pilier du mouvement naturaliste, qu’il a incarné toute son époque. Dans le prolongement du naturalisme, ce mouvement s’attache a explorer le réel dans tous ses détails, avec pour enjeu de ne pas décrire la réalité comme est devrait être, mais bien comme elle est. Germinal est un roman naturaliste, en ceci qu’il correspond à un deuxième point typique : il explore les milieux populaires. Le naturalisme se fonde donc sur un sens de l’observation extrêmement précis, que Germinal retranscrit à la perfection.

Il fallait, pour Zola, décrire au mieux le monde de la mine, des travailleurs et de la classe ouvrière. C’est la raison pour laquelle, porté par son projet, il se rendit dans le bassin minier du Nord-pas-de-Calais en 1884, pendant une semaine. Il découvrit une fosse, interrogea les mineurs, se documenta sur la vie quotidienne sur place, et discuta également avec des syndicalistes.

Un véritable travail de fond en amont, qui donna toute sa perspective à Germinal, et toute leur profondeur aux personnages du livre. Car ce sont aussi ces derniers qui, par leur psychologie et leurs rapports, bâtissent les fondements de cet ouvrage, aussi formateur qu’éclairant, aussi alarmant que contemporain. Et au fond, c’est peut-être pour ça que les histoires d’Émile Zola ont encore une résonnance aujourd’hui. Germinal en est l’un des exemples frappants, alors pourquoi ne pas s’y (re)plonger ?

Pot-Bouille