Pourquoi avoir plongé cette histoire au cœur du Luberon ?
La Provence est une région avec laquelle j’entretiens des liens étroits. Tous les livres de Pagnol et Giono m’ont donné envie de la découvrir, ce que j’ai fait très jeune. Depuis, j’y descends presque chaque année pour retrouver la lumière, l’accent chantant, les couleurs et les odeurs. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, les villages perchés dans les terres manquent cruellement de médecins.
En effet, dans ce livre, vous mettez en avant les déserts médicaux : pour quelle raison souhaitiez-vous en parler ?
Je souhaitais parler des déserts médicaux parce qu’ils sont une terrible réalité, dans n’importe quelle province. Chez moi, en Normandie, il en va de même, impossible d’obtenir rapidement un rendez-vous dans les cabinets médicaux qui sont surchargés, et les médecins qui prennent leur retraite ne sont pas remplacés.
Au fond, à travers cette histoire, ce livre pointe aussi la difficulté de s’engager dans nos vies contemporaines, non ?
S’engager, dans l’époque troublée que nous vivons, demande du courage et de la détermination. Mon héroïne n’en manque pas !
Vous évoquez aussi la viticulture d’aujourd’hui, qui prend un virage dans la manière de la pratiquer : comment vous êtes-vous renseignée sur cette réalité ?
J’aime discuter avec des viticulteurs, des cavistes, et avec ceux de mes amis qui sont férus d’œnologie. Le changement, vers des pratiques plus naturelles, se concrétise depuis peu. C’est un progrès pour l’avenir de notre planète, même si la route doit être longue et semée d’embûches.
Diriez-vous que vous avez écrit un "roman de terroir" ?
Ce n’est pas un roman de terroir, non. Mon héroïne aurait pu avoir les mêmes problèmes et la même vie ailleurs. La région me sert de cadre mais elle n’est jamais au centre de l’histoire. La preuve en est de tous les romans que j’ai pu situer en Bretagne, en Normandie, à Paris ou Londres, ou même en montagne ! Ce sont les personnages qui m’intéressent, leurs sentiments et leurs émotions.
Bon nombre de vos romans sont adaptés en livre audio. Quelle nouvelle perspective ce format leur donne-t-il selon vous ?
Le livre audio pourrait avoir une large audience car écouter une histoire bien racontée est un réel plaisir. On peut en profiter quand on a les mains occupées, par exemple en conduisant, en repassant, en bricolant, ou
simplement allongé dans un transat. C’est une autre manière de découvrir un roman et de l’apprécier.
Vous êtes vous-même consommatrice de livres audio ?
Il m’arrive d’écouter un livre audio en voiture, surtout en cas d’encombrements ! Contrairement à la radio, il n’y a aucune interruption publicitaire et ainsi on garde le fil de l’histoire. Il m’est même arrivé, une fois garée, de rester dans ma voiture pour entendre la fin du chapitre !
Pour finir, avez-vous un coup de cœur livre à nous partager ?
Mon coup de cœur est pour Anne B.Ragde avec La ferme des Neshov et L’héritage impossible. J’ai adoré !
(Crédit photo : Melania Avanzato)