Dans son dernier roman, la prolifique Françoise Bourdin nous nous emmène au coeur de la Provence et des vignobles avec Quelqu’un de bien(Lizzie). Dans cette histoire, on pénètre dans le cabinet de Caroline Serval, jeune médecin généraliste, fraîchement installée dans le Luberon. Elle exerce son métier aux côtés de sa soeur Diane, secrétaire médicale, dans ce qu’il est convenu d’appeler un "désert médical". De ce fait, Caroline cherche tant bien que mal un nouveau collaborateur qui accepterait de s’installer dans le village, mais cette quête commence à dangereusement empiéter sur sa vie privée. À côté de chez elle, les frères Lacombe vivent dans une propriété agricole où les racines se mêlent au terroir, non sans émotion. Une nouvelle fois, Françoise Bourdin vise juste en montrant du doigt des problèmes actuels sans jamais les dénoncer, et nous plonge à travers des secrets de famille tous plus intrigants les uns que les autres. Quelqu’un de bien nous fait également réfléchir à un thème universel et pourtant capital : l’engagement, encore et toujours. Et à cette occasion, nous avons rencontré l'autrice !
La Provence est une région avec laquelle j’entretiens des liens étroits. Tous les livres de Pagnol et Giono m’ont donné envie de la découvrir, ce que j’ai fait très jeune. Depuis, j’y descends presque chaque année pour retrouver la lumière, l’accent chantant, les couleurs et les odeurs. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, les villages perchés dans les terres manquent cruellement de médecins.
Je souhaitais parler des déserts médicaux parce qu’ils sont une terrible réalité, dans n’importe quelle province. Chez moi, en Normandie, il en va de même, impossible d’obtenir rapidement un rendez-vous dans les cabinets médicaux qui sont surchargés, et les médecins qui prennent leur retraite ne sont pas remplacés.
S’engager, dans l’époque troublée que nous vivons, demande du courage et de la détermination. Mon héroïne n’en manque pas !
J’aime discuter avec des viticulteurs, des cavistes, et avec ceux de mes amis qui sont férus d’œnologie. Le changement, vers des pratiques plus naturelles, se concrétise depuis peu. C’est un progrès pour l’avenir de notre planète, même si la route doit être longue et semée d’embûches.
Ce n’est pas un roman de terroir, non. Mon héroïne aurait pu avoir les mêmes problèmes et la même vie ailleurs. La région me sert de cadre mais elle n’est jamais au centre de l’histoire. La preuve en est de tous les romans que j’ai pu situer en Bretagne, en Normandie, à Paris ou Londres, ou même en montagne ! Ce sont les personnages qui m’intéressent, leurs sentiments et leurs émotions.
Le livre audio pourrait avoir une large audience car écouter une histoire bien racontée est un réel plaisir. On peut en profiter quand on a les mains occupées, par exemple en conduisant, en repassant, en bricolant, ou simplement allongé dans un transat. C’est une autre manière de découvrir un roman et de l’apprécier.
Il m’arrive d’écouter un livre audio en voiture, surtout en cas d’encombrements ! Contrairement à la radio, il n’y a aucune interruption publicitaire et ainsi on garde le fil de l’histoire. Il m’est même arrivé, une fois garée, de rester dans ma voiture pour entendre la fin du chapitre !
Mon coup de cœur est pour Anne B.Ragde avec La ferme des Neshov et L’héritage impossible. J’ai adoré !
(Crédit photo : Melania Avanzato)